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Ath Yenni expose sa richesse !

C’est dans une ambiance de fête qu’a été donné, avant-hier jeudi, le coup d’envoi, à Ath Yenni, à 40 km du chef-lieu de Tizi-Ouzou, de la 13ème édition de la Fête du bijou.

Organisée par le comité des fêtes de la commune, la manifestation est placée sous le haut patronage du ministère du Tourisme et de l’Artisanat, de la wilaya, de l’APW de Tizi-Ouzou et de la chambre artisanale des métiers. L’ouverture officielle de cette manifestation culturelle a été annoncée par M. Deghoul Smail, président de L’APC. Après les salutations d’usage, le maire a souhaité la bienvenue à tous les participants et invités, prédisant une totale réussite de cette manifestation à caractère culturel mais aussi économique. Il faut en effet rappeler que le métier de la bijouterie d’argent à Ath Yenni, en plus de son aspect artistique reconnu, constitue la seule activité économique de la commune. Le maire d’Ath-Yenni a également tenu à souligner les difficultés que vivent les artisans, en précisant que cette fête qui commençait sera une bonne occasion d’en parler.

C’est dans l’enceinte du collège Larbi Mezani qu’a eu lieu la cérémonie d’ouverture de cette 13ème édition de Fête du bijou, placée cette année sous le slogan «Le bijou d’Ath-Yenni, héritage ancestral et exigences d’aujourd’hui». 93 artisans bijoutiers et de différents autres métiers artisanaux, dont le tapis, la robe kabyle, la dinanderie et la vannerie participent à la manifestation. Deux sites abritent des trésors faits main, le CEM Labri Mezani et la maison des jeunes. Plusieurs intervenants ont pris la parole durant la cérémonie de jeudi. Ils furent unanimes à vanter les mérites des artisans, mais aussi celui des élus, tant locaux que de wilaya, qui ne ménagent aucun effort pour pérenniser cette Fête. Pour le représentant du wali, cette fête du Bijou est la continuité d’un héritage ancestral dont il est devenu impérieux de considérer l’importance et d’assurer la sauvegarde. Pour sa part, la représentante de l’APW, Mme Bouaziz, n’a pas manqué d’enthousiasme en évoquant l’inauguration de la statue Mouloud Mammeri, le 23 de ce mois de juillet, la symbolique qu’elle représente et la grande aura qu’elle rajoute à cette Fête du bijou. Elle ajoutera : «Cette Fête et celles célébrant la poterie à Maâtkas, le tapis à Ath Hichem et la robe aux Ouadhias, font notre fierté et l’APW déploie tous ses moyens pour venir en aide à pas moins de 800 associations s’occupant de la culture et du patrimoine dans l’ensemble de la wilaya de Tizi-Ouzou». Le directeur du tourisme mettra lui l’accent sur les efforts des artisans bijoutiers pour sauvegarder jalousement, contre vents et marrées, leur métier. «Avec de faibles moyens, le métier a survécu», dira-t-il. Puis ce fut au tour du député FFS, M. Sadeg Nassim, qui asséna qu’il était «plus que temps de concrétiser les promesses faites aux artisans et à la corporation des bijoutiers». Le représentant de la daïra d’Ath Yenni soulignera quant à lui l’aspect culturel de la Fête et «son impact sur la sauvegarde du patrimoine». M. Haouche, représentant des bijoutiers d’Ath Yenni, et dans un langage clair, a mis l’accent sur les tentatives de ‘’folklorisation’’ de la fête qui est menacée de disparition à cause de la cherté de la matière première, «ce qui constituerait une véritable catastrophe, car depuis toujours la grande majorité de la population de la région vit de cette activité». Il ajoutera : «Mais toutes les périodes difficiles n’ont pas réussi à faire baisser les bras aux valeureux et tenaces artisans. C’est dire qu’au delà de son aspect économique, l’art de la bijouterie est d’abord une passion».

Makhlouf Boughareb

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