Les eaux de Tigrine coulent dans la nature

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Même si le pays n’est pas “gâté” par la nature, du fait de la rareté de cours d’eau pérennes et d’envergure, cela ne devrait pas constituer une excuse pour ne pas réaliser davantage de barrages. Ceux existant déjà, ne suffisent pas, vu les besoins des ménages en eau, qui vont crescendo, et surtout ceux des opérateurs économiques, lesquels en sont de gros consommateurs. Les moyens financiers, ce n’est pas ça qui manque, les sites non plus. Seule la volonté pose problème, et peut-être même l’imagination. Il est vraiment déplorable, à plus d’un titre de voir des oueds ne disposant même pas de la moindre écluse. Il est d’autant plus regrettable, de voir toutes les eaux des crues, qui interviennent par dizaines dans l’année, retourner par millions de mètres cubes, à la mer “mère” sans en bénéficier, ne serait-ce que pour nettoyer les véhicules, au lieu de le faire avec l’eau potable, comme il est de coutume.Compter sur la nappe phréatique, n’est pas bien malin ; celle-ci pourrait diminuer, même si elle se régénère, il n’en demeure pas moins, qu’elle pourrait aussi devenir saumâtre, par regorgement de sels minéraux. L’assurance, c’est les barrages. L’exploitation et la construction de ces ouvrages dans les lieux qui en offrent l’opportunité. Dans l’arrière-pays de la vallée de la Soummam, et précisément à l’oued Tigrine, il existe un site propice pour y édifier un grand barrage. Même si ce cours d’eau ne coule pas à longueur d’année, cependant, il pourrait emmagasiner d’importantes quantités d’eau au fur et à mesure et au gré des crues. Cet oued ruisselle au bas-fond d’un gouffre qui s’étend sur plusieurs kilomètres. Le lieu offre l’avantage d’être en plein nature vierge et loin de toute usine, zone industrielle ou tout ce qui pourrait le polluer. Donc, il préserverait une eau bio de qualité, ne nécessitant pas des sommes faramineuses pour son traitement, afin de la rendre consommable.Si ce barrage venait à être construit, il fertiliserait les terres environnantes et doperait l’agriculture. Le problème de l’eau pour les villages avoisinants, et même, peut-être, pour la vallée de la Soummam, ne se poserait plus. La pêche pourrait même se développer, avec l’introduction et l’élevage d’espèces prisées de poissons. Du délire ? Pas vraiment ! Avec un barrage d’eau tout est possible. La vie pousserait même en pleine géhenne. Par ailleurs, l’oued Amarigh offrirait moins de privilèges, du fait de son eau saumâtre. Il n’est pas, par contre, possible d’y réaliser des barrages pour la simple raison, que ce cours d’eau n’offre pas un relief approprié. Il est plausible, uniquement d’y construire des écluses. Quoi qu’il en soit, ériger des barrages de retenues ou autres ouvrages, l’essentiel est de ne pas laisser toute l’eau qui tombe du ciel et qui gargouille par flots, rejoindre la mer ou se déverser quelque part, ou encore stagner pour devenir glauque et nauséabonde.Malheureusement, on n’en est pas encore là. Gageons, au moins, de rénover nos réseaux d’AEP vétustes ; là également, ce sont des milliers de mètres cubes qui partent dans la nature.

Micipsa Y.

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