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Campagne de nettoyage des accotements

Si la propreté publique est souvent reléguée au second rang ou ne fait pas partie des grands enjeux politiques, elle est par contre un pari quotidien pour les citoyens. Les besoins de propreté publique sont d’ordres hygiénique, esthétique, d’image de marque ou écologique. Ce faisant, les premiers responsables de la municipalité d’Ouzellaguen veulent mettre les bouchées doubles pour se rattraper quant à cette question lancinante. Des agents d’entretien sont à pied d’œuvre pour nettoyer les accotements des différentes voies publiques. Des dizaines d’agents d’entretien tentent de mener à bout cette opération de nettoyage, notamment sur les hauteurs où sont nichés les villages d’Ifri, El-Djamâa,… C’est dans le souci de répondre à ces besoins que les autorités locales se doivent d’apporter souvent une réponse gestionnaire, consistant à mettre plus de poubelles, à plus nettoyer, à plus sensibiliser et à plus sanctionner. Tous ces «plus» n’amènent pas à plus de satisfaction ni moins de déchets. Accotements des routes, pistes et même les parcelles agricoles deviennent des poubelles ou des décharges à ciel ouvert. La plupart des gens sont catastrophés face à ce qu’ils voient sur les abords des routes. Détritus jetés par les fenêtres, déchets déposés dans les fossés ou sur les abords de routes, dépôts d’ordures sauvages sur les chemins ou dans les parcelles agricoles,… ce laisser-aller n’est pas sans conséquence sur dame nature, laquelle mettra des décennies à digérer ces détritus (bouteilles et sacs en plastique, emballages divers,…). Ces incivilités doivent être plus fortement réprimandées. Néanmoins, cette opération, qui devait être lancée au début du mois de juin, soit au moment où l’herbe sauvage arrive à la fin du processus d’assèchement, s’est faite sur le tard, sachant que les incendies ont déjà consumées des hectares de forêts, à l’image de Gouraya et des collines se trouvant entre la ville d’Ouzellaguen et Chellata. Par ailleurs, les abondantes averses de pluies durant l’hiver et le printemps ont été à l’origine d’une croissance prodigieuse des herbes sauvages qui recouvrent le moindre espace et présentent, à l’heure actuelle, un sérieux risque de départs d’incendies à tout moment et partout où ces hautes herbes forment un tapis épais et uni. Les brindilles de l’herbe sèche sont rapidement inflammables, en particulier durant ces journées de grosses chaleurs. Le moindre tesson de bouteille ou morceau de verre, accumulateurs de chaleur, peut, en effet, provoquer un départ d’incendie, tout comme le bout d’une cigarette mal éteinte. La malpropreté est forcément le fait de comportements indésirables. Une partie de ces comportements peuvent être gérés par des politiques publiques, telles les consignes, les sanctions, la mise à disposition des bacs à ordures,… Mais, il reste certains comportements à modifier par la conviction. Nonobstant les campagnes de sensibilisation via les écoles et mouvements de jeunesse, principalement pour faire du nettoyage et des panneaux rappelant qu’il ne faut pas jeter, qu’il faut trier et que la nature doit rester propre, des énergumènes invétérés et sans vergogne continuent de porter atteinte à l’environnement. Le constat est malheureusement amer. Des changements d’attitude et de comportements ne sont pas observés.

Bachir Djaider

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