Inauguré il y a tout juste quelques mois de cela, le service d’état civil de Chemini offre une image d’un service public nettement amélioré et fortement débureaucratisé. Le service est hébergé dans une salle d’accueil très spacieuse, mais quelques bémols de taille restent suspendus comme une toile de fond. En effet, ce nouveau siège n’est pas doté de climatisation, en sus, la canicule fait des siennes ces jours-ci. De même, il est relevé l’absence de tableaux d’affichage électroniques, et les vieux tickets continuent de couler de «beaux jours» dans ce service tant attendu par la population locale. Bref, la métamorphose est saisissante et intrigante à la fois. Il est quand même ahurissant que les responsables locaux n’eussent pas pensé à équiper cette salle de climatiseurs à dessein d’accueillir les administrés dans de meilleures conditions. Lors de notre passage audit siège d’état civil, ce jeudi, coïncidant avec la reprise de service des agents de ladite administration compte tenu des trois jours de grève observée du lundi au mercredi, la salle était pleine à craquer. Sans climatisation et en plein été l’air à respirer devenait rare. Les fronts suaient. Debout, femmes, enfants, vieux, vieilles… adossaient aux comptoirs pour souffler. «J’attends mon tour depuis plus d’une heure sans que celui-ci n’arrive», dira un quadragénaire. Mais, la palme revient au guichet des légalisations des documents. Des dizaines de personnes, voire plus, en file indienne attendent leur tour. Machinalement, le préposé au guichet suit le rythme infernal imposé par les intéressés, dans une chaleur difficile à supporter, il a un œil sur le document et un autre sur le fameux cachet officiel. Les bancs installés au milieu de la salle d’attente semblent noyés au milieu d’une foule compacte qui grouille comme des abeilles dans une ruche. Un vrai cauchemar pour les citoyens, les agents et un vrai gâchis à l’aube du 21e siècle. À l’ère de la modernisation de l’administration, menée tambour battant par le gouvernement algérien, des services administratifs ne se sont pas encore mis à l’heure, laissant souvent les administrés sur le carreau.
Bachir Djaider
