Des singes saccagent les récoltes

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Des habitants des villages de la région d’Amik n’tafath, une localité de la commune de Béjaïa, constatent, depuis quelques jours la mort dans l’âme, que leurs jardins potagers, leurs vignes et d’autres arbres fruitiers sont saccagés. Tous les efforts fournis et tous les petits soins apportés tout au long de l’année aux jardins potagers pour fleurir et donner des fruits sont partis en l’air. Tant de sueurs pour rien ! Les responsables de leur malheur, ils les ont identifiés. Ce sont des singes. Ces primates, pensent les infortunés fellahs, auraient quitté le Parc de Gouraya où ils vivaient après l’incendie qui s’est déclaré il y a quelques jours. Ils se sont alors disséminés le long de la cote ouest, atteignant des villages éloignés, en quête de nourriture. D’autres fellahs encore prétendent qu’ils (les singes) sont arrivés là après un lâcher d’animaux effectué par les services de l’Etat. De toutes les façons, les agriculteurs sont exaspérés par les dégâts causés par ces «animaux nuisibles, dont il faut se débarrasser au plus vite», réclament-ils. Leurs méfaits ruinent tous les efforts des fellahs. Dans un jardin, explique Dda El-Vachir, qui bichonne, pour sa consommation personnelle, quelques pieds de poivrons et de tomates au bord d’un ruisseau, un singe commet plus de dégâts que 10 sangliers réunis. Un sanglier mange les légumes, piétine les sillons, mais il y a presque toujours un moyen de récupérer quelque chose par des soins, et de protéger son jardin par une clôture. Aussi, les sangliers ne montent pas sur les arbres, à l’inverse des singes qui grimpent jusqu’à leurs sommets, sautent par-dessus les clôtures et arrachent les plants, comme un être humain qui veut faire du mal à un ennemi ! La seule solution que voit Dda El-Vachir pour se débarrasser de ces destructeurs de récoltes est de «les attendre à l’affût dans les jardins et dans les endroits où ils ont l’habitude de commettre des dégâts, et de les abattre d’une charge de chevrotines. Sinon adieu la récolte des figues et peut-être même celle des olives», dira-t-il. Et à Dda Kaci à qui les singes ont saccagé toute une vigne qui a grimpé sur un frêne, de lui répondre : «c’est peut-être la seule solution, mais je crois que le singe est un animal protégé c’est-à-dire qu’il est interdit de le tuer». Et au tour de Dda El-Vachir de rétorquer : «que celui qui le protège vienne alors m’indemniser pour mon jardin».

B. Mouhoub

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