La fête du couscous n'aura pas lieu

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C'est pour la deuxième année consécutive que ce rendez-vous annuel abrité par cette localité n'aura pas lieu.

En effet, ce n’est pas parce qu’il n’y a pas d’engouement pour vulgariser ce mets traditionnel, mais c’est parce que les finances manquent. « Pour la dernière édition organisée en 2014, le ministère de l’artisanat et des métiers traditionnels avait mis 260 millions de centimes, l’APW de Tizi-Ouzou en a alloué un million de dinars et l’APC une cinquantaine de millions de centimes. Pour cette année, en raison des restrictions budgétaires décidées en haut lieu, nous ne pouvons mettre aucun centime », nous confiera une voix autorisée de l’APC.

Celle-ci estimera qu’une telle manifestation dont le cachet est national nécessite des moyens financiers importants. Non seulement, il faudra prendre en charge les artisans dont le nombre, à chaque édition, dépasse la quarantaine mais aussi les moyens d’hébergement. « Notre municipalité n’a ni auberge ni hôtel pour organiser un tel événement. Nous recourions à chaque fois à l’utilisation des deux collèges d’enseignement moyen que compte notre commune. Et à chaque fois, nous devions prendre en charge les travaux de réfection avant le lancement de chaque édition. Et puis, nous avons constaté qu’à l’exception de l’animation créée durant les trois journées retenues pour cette manifestation, la collectivité ne tire presque aucun profit », jugera la même source. Pour cet interlocuteur, en principe, non seulement les parties concernées par cette fête doivent contribuer financièrement, mais il est aussi impératif que les sponsors mettent la main à la poche.

« Nous avons des fabricants qui ont les moyens de contribuer. Ce rendez-vous culinaire est une occasion pour eux non seulement de faire connaître leurs produits, mais aussi de développer ce créneau », poursuivra la même source. Dans la localité de Frikat, la fabrication du couscous et des produits dérivés a pris de l’essor depuis le lancement de la première édition en 2005. Dix ans après cette initiative, il est regrettable de constater que peu de partenaires s’intéressent à l’organisation de cette fête qui draine des milliers de visiteurs arrivant des quatre coins de la wilaya. Si l’APW continue de sponsoriser toutes les fêtes organisées ici et là sur tout le territoire de la wilaya à hauteur d’un million de dinars chacun, ils est attendu du côté des initiateurs de ce rendez-vous culturel et culinaire à la fois de multiplier les contacts non seulement avec les exposants mais aussi avec les pouvoirs publics afin de maintenir cette fête annoncée à maintes reprises comme étant une fête nationale du couscous.

Pourtant, dernièrement, un collectif de jeunes de la daïra de Draâ El-Mizan a rendu public un appel dans lequel ils ont estimé que les valeurs ancestrales étaient en perte dans la région. Par ailleurs, si besoin est de le rappeler, à la clôture de la dernière édition, tous les intervenants ont convenu de développer au mieux cet événement. Malheureusement, deux ans de suite, c’est le déclin. Tout le monde souhaite que cette fête reprenne parce qu’elle est la seule manifestation qui puisse sortir la localité de sa léthargie et de sa routine quotidienne. N’oublions pas que l’APW a même proposé de dénicher un site qui accueillerait un projet d’auberge. Il y a eu même des propositions de jumelages avec d’autres régions du pays. A quand alors une autre édition de la fête du couscous?

Amar Ouramdane

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