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Les ferronniers innovent dans la fabrication des pièges

Devant la spectaculaire prolifération de sangliers avec leur nuisance sur l’agriculture, les cultivateurs en l’absence de leurs fusils de chasse confisqués depuis 1993, soit depuis l’apparition des premières hordes terroristes, se retournent vers d’autres méthodes pour réduire le nombre de sangliers qui font des ravages dans les cultures au point où nombreux sont ceux qui ont mis la clé sous le paillasson et ont cessé toute activité dans ce secteur de l’agriculture.

Simplement, ceux qui n’ont que ces terres comme richesse qui leur permet de subvenir aux besoins de leurs familles, n’ont pas baissé les bras et ont usé de persévérance en faisant recours à plusieurs anciennes méthodes de chasse aux sangliers tels que les colliers fabriqués à base de câble de freins de motos ou autos. Une méthode de chasse qui reste un système des plus atroces sachant que la bête prise dans ce genre de pièges met plusieurs jours pour mourir après de terribles souffrances. Un procédé qu’ils ont fini par abandonner à cause de la longue et pénible agonie des sangliers qui se font attraper et que réprouvent la majorité des citoyens pour les mêmes raisons. Les traditionnels épouvantails n’étant plus d’aucune utilité d’ingénieux ferronniers de M’chedallah ont mis au point un piège des plus efficaces à base de barres de fer en confectionnant une sorte de grande cage avec une trappe coulissante comme porte.

Cette trappe dotée d’un levier est actionnée par un système simple qui est un câble fin relié à une planche déposée au fond de la cage sur laquelle est déposé l’appât : nourriture ou fruits dont raffolent les sangliers, notamment les pommes mures qui dégagent une odeur caractéristique que le sanglier doté d’un flair et odorat très développé décèle à plusieurs centaines de mètres à la ronde. Dès que la bête marche sur la planche sur laquelle est déposé l’appât, la trappe en grille est déclenchée et le sanglier se retrouve ainsi pris au piège. Ceux des agriculteurs qui ont essayé ces pièges à Assif Assemadh dans la commune de M’chedallah ou ceux de Taqaats dans la commune d’El-Adjiba affirment qu’il est très efficace. Ils racontent qui leur arrive de prendre deux à trois bêtes à la fois sachant que les sangliers se déplacent en nombre et se précipitent à la fois sur l’appât en s’engouffrant en groupe dans la cage assez spacieuse.

Les ferronniers ont conçu ce piège en utilisant un minimum de fer pour obtenir une cage solide, spacieuse et légère pour la déplacer partout où les sangliers font de véritables razzias dans les jardins et les vergers . Une méthode efficace moins sauvage que les agriculteurs commencent à utiliser un peu partout dans la région.

Oulaid Soualah

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