Evaluation continue ou corvée permanente ?

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La réforme du système éducatif dans laquelle les établissements scolaires et toute l’équipe pédagogique sont entrés de plain-pied, ne cesse de livrer ses secrets. Après les programmes jugés, par les enseignants, les parents et les élèves trop chargés et trop ardus pour leurs niveaux, tous cycles confondus, la circulaire ministérielle qui ordonne aux enseignants de donner deux devoirs au moins par trimestre, est difficile à “digérer”. Cette note parvenue aux établissements au milieu du premier trimestre, a été mise en application par certains dès son arrivée. L’évaluation continue de l’élève est une bonne chose, mais à toute chose ses limites.En effet, quand on sait que hormis le premier trimestre qui comptent trois mois et plus, le deuxième et le troisième quant à eux ne dépassent pas deux mois, et avec les jours fériés, pour ne pas parler des grèves qui sont un droit constitutionnel, les trimestres se voient réduits en peau de chagrin. Ceci dit, il n’y a plus de temps entre les deux devoirs et la composition de chaque trimestre. Et il est nécessaire et utile d’être sur le terrain pour voir la faisabilité de la chose.Si avant on disait qu’il fallait laisser au moins une période de quinze jours entre les devoirs et la composition, avec l’actuelle programmation des devoirs et compositions, on ne voit même pas dix jours entre le premier et le deuxième devoir. En d’autres termes, les élèves, ou les apprenants comme les désigne la nouvelle réforme, n’ont pas le temps de relever la tête et de souffler après le premier devoir que le second pointe le nez. Ainsi, de suite pour la composition qui suit le deuxième devoir de quelque jours seulement. Et quand un enseignant à l’exemple de ceux d’histoire-géographie qui cumulent ces deux matières plus l’éducation civique, multipliées par le nombre de classes qui sont jusqu’à sept, parfois, ce chiffre donnera le tournis, à la correction de ces épreuves qui n’est pas de tout repos. Sauf, ceux qui pensent comme le prédisent certains, que l’enseignant est toujours au repos.Conclusion, les élèves ont droit à leur repos entre les devoirs et compositions, afin d’éviter la saturation, qui ne leur fera sans doute pas du bien.Quant à l’évaluation continue des élèves, elle a toujours été appliquée et il existe beaucoup de moyens pour la faire. Des notes sont données sur la démarche de l’élève en classe, à compter de sa participation jusqu’à sa discipline en passant par des tests oraux par-ci, par-là, et la lecture dans les cours de langue. Comme il existe des devoirs hebdomadaires à la maison en mathématiques. Alors, inutile de confondre évaluation continue et saturation de l’élève par des devoirs écrits excessifs.

Salem Amrane

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