Le village Iftissen, éloigné de près de 2 km du chef-lieu de la commune de Sidi Ayad, n’est pas desservi par les navettes de transport public. À se fier aux déclarations de l’édile communal, recoupées par des témoignages de citoyens de ce village, les déplacements vers le centre urbain ou vers Sidi Aïch et les autres villes de la vallée de la Soummam sont problématiques. «Il a été question, par le passé d’assurer la desserte de ce village par la mise à la disposition de la population d’une navette régulière de transport, mais dans les faits, c’est une autre paire de manches, car le service est loin d’être assuré», dira le P/APC. «Et pourtant, relève-t-il, le chemin desservant ce village est revêtu en béton bitumineux». Une allégation du reste corroborée par un jeune citoyen d’Iftissen : «sur le plan administratif, notre village est desservi par le transport. Concrètement, le fourgon de transport ne le traverse que par un concours de circonstance, autant dire de loin en loin», assène-t-il. Pour notre interlocuteur, le nœud Gordien réside au niveau de la rentabilité : «cette ligne est désertée, parce qu’elle n’est pas rentable. C’est aussi simple que ça», tranche-t-il. Abondant dans le même sens, un autre citoyen de ce village dira que «les transporteurs sont prisonniers de leur logique pécuniaire ; ils en ont cure du service public qu’ils sont sensés assurer. Leurs calculs d’apothicaires leur dictent de passer exclusivement par le village Maâla, car ce parcours leur garantit de juteux dividendes». En attendant une hypothétique solution qui ne vient pas, les infortunés villageois recourent au système D pour se tirer d’affaire. «Nous sommes confrontés à un dilemme : remonter jusqu’au chef-lieu pour prendre un fourgon ou carrément dévaler la pente pour rejoindre la ville de Sidi Aïch», se lamente un retraité d’Iftissen. Plus stoïque, un quadragénaire de ce village avoue que les déplacements n’ont jamais été un problème : «la marche est une activité vertueuse et bénéfique. Il faut juste penser aux invalides et aux impotents, auxquels il faut trouver une solution», suggère-t-il.
N. Maouche

