“Cette année, nous n’étions pas sûrs de réceptionner le matériel en temps opportun, c’est pourquoi, nous avons limité la publicité aux seuls agriculteurs de la région de Seddouk. Nous sommes arrivés tout de même à collecter 20 tonnes d’olives”, dira, Khodja Bachir, le gérant de l’entreprise.En effet, la machine n’a été réceptionnée que le mois de décembre. Après montage et mise à l’essai, l’entreprise a démarré officiellement au mois de janvier 2006, après le recrutement de 10 ouvrières, dont une biologiste. Selon notre interlocuteur, l’unité opérera au fur et mesure que les besoins se feront ressentir ; les recrutements atteindront un niveau optimal d’ici la fin de l’année en cours. “Nous n’allons pas nous limiter seulement au conditionnement de l’huile d’olives. Nous allons, dans le futur, faire tourner l’usine toute l’année avec le conditionnement de tous les produits agricoles du terroir comme la figue, la câpre, etc. Et nous irons même pousser notre savoir-faire jusqu’au conditionnement de tous les fruit et légumes, s’il y a lieu”, ajoute, le gérant qui poursuit : “Pour ce faire, en matière de recrutement, nous pensons atteindre d’ici la fin de l’année, un effectif de 40 salariés”.Notre interlocuteur pense aller loin dans ses objectifs qui, semble-t-il, seraient de labelliser et de valoriser les variétés locales par des stratégies d’appellation d’origine. “Notre objectif est de labelliser l’olive Azeradj d’Ath Aidel, en particulier, qui est dotée d’une forte identité puisée du terroir, grâce à sa valeur biologique saine, qui n’est jamais traitée avec des produits chimiques tels que les engrais et les pesticides”, révéla-t-il.Ceci dit, le gérant dira même que ses actions dans le cadre de la promotion de l’olive dans la Kabylie “iront jusqu’à aller demander aux pouvoirs publics d’encourager l’activité par des soutiens à la collecte, comme ils le font en ce moment pour la filière lait”. “Ce qui est aussi le cas chez nos voisins Marocains et Tunisiens qui encouragent beaucoup les oléiculteurs de leurs pays à produire davantage”, enchaîne-t-il.Sans aucun doute, cette usine est une aubaine pour les oléiculteurs de la vallée de la Soummam, région connue pour sa notoriété incontestable à posséder de grandes superficies d’oliveraies et la meilleure huile au niveau national, ou du moins l’une des meilleures au niveau du pourtour méditerranéen. Confrontés dans le passé à l’obligation de transformer toute la production en huile. Toutefois ces deux dernières années le produit a buté sur des récessions de vente qui ont fait que beaucoup d’agriculteurs, particulièrement les gros propriétaires de vergers se retrouvent asphyxiés par d’importantes quantités d’huile d’olives stockées. Ceci dit, cette année, la campagne oléicole a démarré à Seddouk avec une insouciance totale des oléiculteurs qui ne se sont pas souciés des débouchés. Dans ce cadre, plusieurs ont préféré vendre le produit en nature et ne transformer en huile que des quantités destinées à la consommation familiale.La vallée de la Soummam retrouvera-t-elle ses docks alimentaires d’antan qui se chargeaient du conditionnement et de l’exportation des produits agricoles locaux vers la Métropole ?
L. Beddar
