Les montagnards souffrent du manque de transport

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Les habitants des villages de haute montagne, tels que Ath Hamad, Ath Iliten, Imezdurar et Ivelvaren, souffrent le martyre à cause d’un manque flagrant de moyens de transport qui se font de plus en plus rares, et ce, depuis plusieurs années. En effet, ces villages, qui culminent entre 900 et 1 200 m d’altitude et qui sont situés à proximité de la RN30, reliant M’Chedallah à Tizi N’Koulal, sont desservis par la même ligne sur un tronçon d’environ 25 km à partir de ce qui est «exagérément» appelé arrêt de fourgons à la sortie Nord de la ville de M’Chedallah qui n’est en fait qu’un vulgaire terrain vague ni aménagé ni encore moins doté d’abribus. Un espace où des villageois attendent durant des heures dans des conditions climatiques des plus rudes, l’hiver comme l’été le passage de fourgons. Ces derniers travaillent, pour la plupart, clandestinement. Ils exercent dans une anarchie totale sans que des horaires, des honoraires ou la destination ne leurs soient imposés. Ils ne font qu’à leur têtes, ne se soucient guère du bien-être des voyageurs et ne travaillent que quand bon leur semble. Des personnes âgées, faibles et malades, des femmes enceintes ou portant des nourrissons, qui font leurs emplettes ou se rendent à l’hôpital ou dans les cabinets médicaux au niveau du chef-lieu de daïra, attendent, quotidiennement, durant des heures sous un soleil de plomb sans pouvoir se mettre à l’ombre d’un abribus, qui n’existe pas, l’arrivée d’un fourgon de transport de voyageurs. Le même calvaire est vécu tant par les lycéens et les universitaires issus des ces villages, que par les ouvriers et autres fonctionnaires travaillant hors village. Le cas de ces malheureux montagnards a été évoqué à plusieurs reprises dans ces mêmes colonnes et a fait objet de plusieurs requêtes ou mouvements de protestation sans qu’une quelconque autorité ne daigne y faire le moindre geste pour mettre un terme à leur souffrance, sinon celui de fermer les yeux sur le comportement de ces clandestins sans foi ni loi. Devant l’insuffisance de moyens de transport, il est fréquent de voir des camionnettes bâchées bourrées de villageois qui s’agrippent comme ils peuvent pour arriver à destination. Des scènes qu’on croyait révolues à jamais mais qui malheureusement perdurent encore en 2016.

O. Soualah

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