La rénovation du réseau AEP à la traîne

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Jamais, de mémoire de citoyens de l’importante agglomération de Raffour, une pénurie d’eau potable n’a duré aussi longtemps que cette année avec des robinets à sec depuis le début de la saison estivale.

Et quand l’eau revient à de rares occasions, elle est tout le temps de qualité douteuse pour ne pas dire imbuvable, et ceci à cause des travaux de rénovation sur le réseau de distribution au point où à plusieurs reprises l’ADE lâche cette eau en pleine nature pour éviter qu’elle ne soit consommée. Un cas qui ne risque pas de se produire sachant qu’il y a longtemps que la population de Raffour a cessé de boire l’eau du robinet et s’approvisionnent comme ils peuvent ailleurs. Le seul débit disponible dans cette ville de 13000 habitants est celui d’un robinet de diamètre 20 qui se trouve à proximité de la mosquée qu’un particulier a alimentée à partir de son forage et autour duquel se bousculent femmes et enfants munis de jerricans à longueurs de journée comme au bon vieux temps. Il ne couvre même pas les besoins d’un seul quartier. Les plus nantis utilisent de l’eau minérale, le reste des citoyens, soit l’écrasante majorité s’appuient sur la générosité et la légendaire solidarité de leurs concitoyens véhiculés qui leur ramènent chaque après-midi des jerricans d’eau puisée au niveau des sources de haute montagne de la commune de Saharidj. Une révoltante situation qui ne serait jamais arrivée si le projet de rénovation de leur réseau de distribution de l’AEP a été réalisé dans les délais. Le projet a été lancé en 2014 dans la précipitation et la pression exercée sur les autorités par les citoyens suite à plusieurs cas d’MTH survenus dans cette localité à cause de la vétusté des réseaux d’assainissement et de l’AEP réalisés en parallèle. Une situation à l’origine de fréquentes avaries qui se résultent par le mélange des deux liquides et qui conduit des dizaines de personnes aux urgences de l’hôpital. Ce projet de rénovation a été pour rappel, scindé en deux, la partie Nord de la ville a été confiée à l’Algérienne des eaux (ADE) et celle Sud à une entreprise privée. Les deux projets piétinent à cause de plusieurs contraintes, la première étant celle du retard mis pour la pose des traversées par les entreprises chargées des projets de l’aménagement, qui elles-mêmes butent sur la bureaucratie, pour la délivrance des autorisations que doit délivrer la DTP notamment pour les traversées au niveau de la RN15 qui traverse Raffour en plein entre dans le sens de la longueur d’Est à l’Ouest. A l’heure actuelle, ce projet de rénovation du réseau de l’AEP a été réalisé contre vents et marées à hauteur de 90% et il ne reste que les branchements individuels et les obligatoires essais.Nous apprenons d’un membre de l’exécutif de l’APC de M’chedallah originaire de cette localité que le deuxième réseau d’alimentation en AEP de Raffour destiné à renforcer celui existant est un forage du côté d’Achadhoukh, en bordure d’Assif N’Sahel. Ce projet a été mené à terme depuis deux ans que ce soit le forage lui-même ou les équipements tels que le transformateur électrique installé mais non encore mis en service, et ce, du fait que la SDC et selon cet élu toujours à la recherche d’une entreprise conventionnée avec SONELGAZ pour procéder à son raccordement au réseau de l’énergie électrique. Un autre débit d’eau de secours qui aurait énormément soulagé Raffour en matière d’AEP s’il était mis en service en attendant la fin des travaux sur celui de la rénovation de l’ancien réseau d’AEP d’autant plus qu’une enveloppe de 133 millions de centimes a été votée par l’APC lors de sa dernière délibération du 04 juillet écoulée. Une enveloppe destinée à l’acquisition des équipements de ce forage. Le même élu nous apprendra sur un autre volet que l’obligatoire clause de remise en état des lieux après le passage de ce nouveau réseau figurant dans le cahier des charges risque de ne pas être exécutée à cause d’un dépassement des quantités ; d’où l’insuffisance de l’enveloppe financière initiale dénommée en terme technique autorisation de programme «AP». Une contrainte majeure à prendre en considération sachant que la plupart des rues et ruelles récemment aménagées de Raffour se sont dégradés après le passage de ce nouveau réseau d’AEP à côté d’autres réseaux souterrains tel que celui de l’assainissement. Ces rues ont subi un véritable labour dans le sens de la longueur, et ne sont épargné par ces nouveaux projets après l’opération d’aménagement que les bordures et les trottoirs.

Oulaid Soualah

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