Un projet d’AEP gardé dans les tiroirs

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Les habitants de la localité Takhrabt, située non loin du village Ksentina, en surplomb de la ville d’Amizour, sont en situation de détresse et de stress hydrique. Les témoignages de certains résidents de ce hameau haut perché sont ahurissants. «Nous sommes sans eau courante depuis 7 longues années», clament-ils à l’unisson. Nos interlocuteurs soutiennent n’avoir eu de cesse de faire antichambre auprès de toutes les autorités concernées, pour les interpeller sur cette situation calamiteuse, en vain. «On nous a invariablement invité à faire preuve de patience, en nous faisant miroiter le règlement du problème en temps opportun. Hélas, les années passent et il n’y a pas l’ombre d’une solution à l’horizon», se désole un jeune père de famille de Takhrabt. «Pourtant, poursuit-il, nous ne demandons pas l’impossible, mais un droit basique, auquel tout citoyen peut légitimement prétendre et obtenir».

Un autre citoyen du village se dit interloqué par les profondes inégalités entre les villages, en matière de répartition de cette ressource vitale. «Cela relève d’une injustice flagrante que des foyers usent à volonté de l’eau potable, pendant que d’autres sont maintenus, depuis des lustres, au régime sec», s’offusque un quadragénaire de Takhrabt.

Contacté par nos soins, un responsable de la municipalité affirme tout de go s’inscrire en faux contre une prétendue discrimination. «Nous avons une population de 43 mille habitants. Avec un budget communal dérisoire et une enveloppe PCD qui l’est tout autant, il est impossible de satisfaire tous les besoins. Cela génère inévitablement des mécontentements», dira-t-il. Et d’ajouter : «nous sommes sensibles au problème soulevé par Takhrabt, dont nous partageons la souffrance. Nous sommes en train de plancher sérieusement sur le moyen de rassembler des reliquats de notre budget, à même de prendre en charge ce projet d’AEP». La concrétisation de ce projet annoncé sonnera-t-elle la fin du long et éprouvant calvaire des Danaïdes ? Les villageois l’appellent vivement de leurs vœux.

N. M.

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