M'Chedallah, un carrefour commercial

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Depuis la modernisation de la RN30 sur le tronçon de 27 km reliant le chef-lieu de la commune de M'Chedallah et Tizi n'Kouilal via Saharidj, marchands ambulants, revendeurs de matériaux de construction ou auto-constructeurs de la wilaya de Tizi-Ouzou affluent en permanence vers la région de M'Chedallah.

Ils fréquentent principalement les deux marchés hebdomadaires, l’un situé dans cette municipalité et qui se tient tous les lundis et mardis ou celui de Tazmalt à quelque 15 km du premier dans la wilaya de Bejaia qui, lui, se tient les mercredis et jeudis. Cela concernant les marchands ambulants de la wilaya de Tizi-Ouzou qui dominent pour ainsi dire ces deux importants marchés hebdomadaires plus que centenaires. Les revendeurs de matériaux de construction et les auto-constructeurs aussi affluent vers la région dans un spectaculaire défilé ininterrompu de poids lourds à bennes du transport public de jour comme de nuit. Ces revendeurs viennent pour s’approvisionner au niveau des nombreuses carrières d’agrégats la plupart implantées dans la commune d’Ath Mansour, lesquelles fabriquent diverses espèces d’agrégats tels que le gravier roulé celui concassé et le sable de carrière. D’autres ne font que traverser la région pour se rendre dans la carrière de sable de oued Maytar à l’entrée nord de Bou-Saada dans la wilaya de M’sila. Quant au reste des matériaux de construction, tels que le fer tout diamètres confondus, le ciment, la brique rouge, ils sont largement disponibles au niveau d’incalculables aires de stockage tenues par des grossistes et même des détaillants. Ces parcs sont nombreux et éparpillés à travers les communes de la daïra de M’Chedallah et celles limitrophes de Tazmalt (w de Bejaïa). Le parpaing et l’hourdis aussi sont largement disponibles avec d’incalculables fabriques d’agglomérés installées le long des principaux axes routiers de la région au même titre que la chaux et le plâtre disponibles au niveau de la carrière d’El Adjiba, dans la daïra de Bechloul. Aussi la RN30 enregistre quotidiennement un spectaculaire trafic routier de toutes sortes de camions à benne et châssis longs lourdement chargés se dirigeant vers la wilaya de Tizi-Ouzou via le col de Tizi n’Koulal. Il y a aussi les fourgons commerciaux, toutes marques confondues, utilisés par les marchands ambulants de cette wilaya, en particulier ceux intervenant dans l’habillement et la quincaillerie.

Affluence record aux marchés hebdomadaires

Ces routiers préfèrent cette voie d’accès qui relie les deux wilayas pour plusieurs raisons. La première étant son itinéraire en pente douce largement abordable pour les véhicules chargés. Ensuite, l’état de la route elle-même modernisée en 2009 même si elle a subi quelques dégradations durant les violentes tempêtes de l’hiver mais qui ne l’ont pas durement affectée et qui reste praticable. Une autre raison qui a carrément fait doubler le trafic routier est sa sécurisation depuis l’installation d’un barrage fixe combiné ANP/gendarmerie nationale au niveau du col. De plus, elle offre beaucoup de commodités aux usagers tels que de nombreux points d’eau le long de ce trajet, plusieurs endroits pour marquer des haltes pour se restaurer, prendre un café ou se reposer à M’Chedallah ville, Saharidj ou Ath Hamad. Chacun y trouve son compte tant sur le volet économique que celui des relations collectives ou individuelles. Quant aux citoyens de la région de M’Chedallah, ils empruntent aussi cette route pour se rendre dans la wilaya de Tizi-Ouzou pour divers besoins et même pour certains, pour découvrir et connaître le versant nord de la Kabylie. Notons enfin qu’une autre voie d’accès, la RN15 à partir de Chorfa, relie aussi les deux wilayas par le col de Tirourda via la commune d’Aghbalou. Malheureusement, les routiers l’évitent à cause d’abord de son itinéraire de 25 km en pente raide, ensuite de l’état de la chaussée complètement défoncée bien qu’elle ait bénéficié d’une opération de modernisation à la même période que la RN30. Seulement, d’autres projets tels que les réseaux de transport d’AEP, du gaz Naturel, de la fibre optique ont été réalisés des deux côtés le long de cette route qu’ils ont complètement dégradée après leur passage immédiatement après sa réception. Bien que le dernier de ces projets d’utilité publique ait été mené à terme depuis plus d’une année, aucune opération de l’obligatoire remise à l’état des lieux n’a été entreprise à ce jour. En haute montagne, toujours sur cette route entre le lieu-dit Ain Zebda et le col Tirourda, c’est le déchainement des éléments naturels qui a provoqué des affaissements et des glissements de la chaussée. Des avaries très dangereuses par endroits qui datent depuis plus de deux ans et qui ne sont pas encore prises en charge, d’où un recul net du trafic routier sur cet axe routier des plus stratégiques.

Oulaid Soualah

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