La pauvreté n’est pas vice…

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Par S. Ait Hamouda

Quelle part la politique économique nationale prend-elle au portefeuille du citoyen ? Elle est conséquente, à suivre les dépenses du foyer et partant de ce qui attend le citoyen à brève échéance. Les vacances qui s’achèvent, l’Aïd ou la fête du mouton qui s’annonce et puis la rentrée scolaire qui promet d’être budgétivore pour les petites bourses. Nonobstant, on peut s’attendre, certainement, à du chahut ostentatoire, sans plus sur la bourse domestique. Toutefois, qu’à cela ne tienne, les petites escarcelles ne connaissent pas de repos. Elles n’ont que faire de recharger les écus, de se détendre ou de se reposer. Elles ont pris l’habitude des dépenses strictement utiles, des frais usuels pour se nourrir, sans exagération, avec parcimonie et c’est vraiment une chance de s’en sortir sans s’endetter. Surtout que les jours qui viennent sont prometteurs en déliement budgétaire. Les prix du mouton, à plus de 40 000 DA dans le cas le plus heureux, commencent à grimper et à atteindre des niveaux vertigineux. Et là on n’a pas tellement le choix, soit s’abstenir et faire jaser les enfants, soit se résoudre à sacrifier, le jour «J», la bête et se gratter la tête par la suite. Que l’on saigne le mouton pour respecter le rituel d’Abraham, en se saignant ce-faisant, ou en faire abstraction, le mal est dans l’âme, et se dire que Dieu dans Sa sacrée miséricorde comprendra. Pour la rentrée scolaire, quel Algérien, dans le besoin, peut faire face aux multiples frais qu’elle nécessite, en livres, en cahiers et autres instruments d’école et qui ne peuvent faire l’objet d’aucun report, d’aucune hésitation, d’aucune tergiversation, il faut les honorer quelle que soit notre fortune. Les réformes économiques, surtout avec la dévalorisation des prix du pétrole, ne peuvent qu’enfoncer «l’homoalgérianus» dans les méandres du besoin. Laissons le pétrole là où il est, sans réfléchir par quoi le remplacer, les solutions existent, mais allez lui trouver un substitut qui soit, à la fois, porteur et valorisant pour notre économie. Toutefois, il reste une chose, la charge est toujours plus lourde à porter et là indubitablement, ce n’est pas l’occasion, voire les occasions, qui manquent pour précipiter l’hémorragie de notre porte-monnaie qui se vide d’un coup. Ceci expliquant cela, la pauvreté n’est pas vice, elle est labeur, acharnement et espoir.

S. A. H.

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