Les premiers labours lancés

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À peine les moissonneuses-batteuses ont-elles regagné leurs hangars après plus de deux mois d'activité dans les champs de blé, voilà que les premiers labours sont lancés.

En effet, même si, officiellement, la campagne labours-semailles ne commence qu’à partir du premier octobre, les céréaliculteurs de la vallée de Draâ El-Mizan se hâtent à labourer leurs terres. Comme l’écrivait dans sa fable Jean de La Fontaine: « dès qu’aura fait l’août, labourez, retournez nos champs… ». Effectivement, il ne faudrait pas attendre que les premières pluies automnales tombent parce que les tracteurs-chenilles trouveraient de la peine à pénétrer dans cette terre glaise. « Tout d’abord, je vous dirai que je n’ai pas de tracteur-chenille ni de tracteur à herse. Donc, je dois en trouver un dès maintenant pour préparer les semailles. Et puis, c’est la période cruciale pour les premiers labours. Que tout le monde sache que le fellah n’a pas seulement à labourer, mais d’autres travaux à faire », nous confiera cet agriculteur qui surveillait l’avancement du tracteur dans son champ. Interrogé sur d’autres aléas rencontrés pour justement lancer l’opération des labours, il nous répondra qu’en dehors de ces machines qui manquent comme à chaque année, rien d’autre ne manquait, d’autant plus que sa récolte de la saison des moissons-battages a été fructueuse. « Nous n’avions pas attendu de tels rendements. Vraiment, ils étaient exceptionnels. Donc, nous avons livré une très bonne récolte à la CCLS de Draâ Ben Khedda. Nous n’aurons aucun problème pour la semence », ajoutera-t-il. Disons, dans cet ordre d’idées, qu’eu égard à toutes les facilités que l’Etat accorde aux céréaliculteurs, cette filière gagne de plus en plus de terrain. Pas moins de trois mille hectares sont emblavés chaque saison dans toute la vallée qui est l’une des plus prolifiques en matière de céréales. En dépit de tout cela, certains maraîchers essaient aussi de s’imposer en occupant la deuxième place. Pour le moment, c’est la pastèque et les haricots verts qui arrivent sur le marché en attendant la pomme de terre. « Nous voulons mettre le paquet mais nous avons le problème d’irrigation. Ce n’est pas l’eau qui manque dans les barrages et retenues de la région, mais c’est surtout un réseau d’irrigation fiable. Celui existant est défectueux. Nous recourons à nos propres moyens. Il faudrait des centaines de tuyaux et des moto-pompes puissantes pour acheminer l’eau du barrage jusqu’au champ. Et ce n’est pas pratique du tout », regrettera ce maraîcher de la cité dite du « Barrage ». Les agriculteurs souhaitent que les autorités locales et les responsables de l’agriculture répondent à leurs appels en organisant la gestion de ces barrages qui sont quand même un atout majeur pour développer cette filière qui réussit bien, notamment la pomme de terre.

Amar Ouramdane

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