L'amazighité, un facteur d’unité nationale

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L’Amazighité dans toutes ses dimensions linguistique, culturelle et identitaire constitue un facteur de cohésion sociale et d’unité nationale, ont considéré jeudi à Batna, les participants aux 2èmes assises du mouvement associatif aurèsien, initiées par l’Association Tamazgha Aurès Forum (ATAF). Le mouvement associatif reste disposé à apporter sa contribution mais également ses réflexions pour faire avancer le processus de réhabilitation de la culture amazighe, a précisé le président de l’association Rassemblement action jeunesse (RAJ), Abdelwahab Fersaoui. Il a, dans ce contexte, ajouté que la langue amazighe demeure « un levier important » pour le développement politique et socio-économique du pays. Mettant en exergue le dynamisme multilinguisme en Algérie, M. Fersaoui a souligné que les initiatives du mouvement associatif, s’agissant de l’amazighité dans toutes ses dimensions, ont permis « une prise de conscience » des citoyens quant à l’importance de sauvegarder et de réhabiliter une dimension identitaire « qui constitue le socle de notre culture nationale », a-t-il dit. « Il était nécessaire d’engager un débat sur les moyens à même de soutenir l’enseignement de la langue amazighe, à travers la consultation, la recherche académique et la mise à niveau de la langue et de la culture amazighes », a-t-il mis en avant. Evoquant le bilan de l’enseignement de Tamazight, le professeur Djamel Nehhali de l’université de Batna 1, a estimé que des contraintes et des obstacles se dressent sur le chemin de promotion de cette langue, notant la nécessité d’œuvrer à l’intégrer davantage dans les institutions et établissements publics. La diversité linguistique en Algérie est consacrée par la nouvelle Constitution, a ajouté Djamel Nehhali, soulignant l’importance de protéger et faire valoir les langues nationales, qui reflètent, selon lui, « les vraies valeurs civilisationnelles, culturelles et historiques du pays ». Au cours du débat, les présents réunis à la maison de la culture de Batna ont évoqué l’importance de la standardisation de la graphie Tifinagh, affirmant que cette standardisation est en mesure d’assurer sereinement le rayonnement de tamazight via la création littéraire et la recherche scientifique notamment. Ouvertes lundi soir sous l’égide du Haut commissariat à l’Amazighité (HCA), les 2èmes assises du mouvement associatif Aurèsien abordent le thème de « L’Amazighité base des valeurs de la promotion de la citoyenneté agissante », et œuvrent à faire connaître les spécificités socioculturelles amazighes et à valoriser le patrimoine matériel et immatériel de la région des Aurès, tout en mettant en exergue la place qu’occupe la culture amazighe dans les médias, le cinéma et le théâtre, a-t-on noté. Ayant pris fin hier vendredi, ces assises, auxquelles ont pris part plusieurs associations culturelles, des intellectuels et des chercheurs dans la langue et la culture berbères, ont vu l’organisation de conférences-débats autour de l’amazighité émaillées de récitals de poésie amazighe, d’exposition de bijoux, habits et ustensiles traditionnels, de partitions de musique, chants, du folklore local et d’une dégustation de la gastronomie amazighe. Des ateliers d’écriture en Tifinagh ont été également au menu de cette 2ème édition.

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