Malgré le manque de moyens matériels et infrastructurels qui devraient leur permettre de meubler leur temps libre, les jeunes de la région d’Aïn El-Hammam n’ont pas baissé les bras. Les petits terrains des villages et le stade de l’Oued El Djemaa sont mis à profit pour des tournois de football qui égaient et créent de l’animation dans les quatre coins de la commune. Ces jeunes pleins de bonne volonté ont dressé les listes des joueurs les plus aptes à défendre les couleurs de l’agglomération et ont même désigné un entraîneur. Des bienfaiteurs ont mis la main à la poche pour l’achat de tenues et d’un ballon (rarement plus). Et, comme on dit, «le tour est joué». Si durant les matinées les villageois, de tous âges, vaquent à leurs occupations habituelles, les fins de journées sont réservées à leur unique mais passionnante distraction qu’est le football. Dès quinze heures, on se prépare pour se rendre en bas de la vallée où se trouve le stade de Souk El Had ou vers une autre agglomération, même plus éloignée, l’essentiel étant qu’il y ait un stade. Qu’importent les distances lorsqu’au bout on peut s’adonner à son loisir favori. Les fourgons de transport, où les prix des places varient entre 50 et 100 DA, sont là pour raccourcir les trajets. Il fait encore chaud en cette fin de mois d’août, et les véhicules bondés de supporters et de joueurs sillonnent les rues, et dès qu’ils arrivent à destination, une ambiance festive commence bien avant le début des matchs. Chants et cris à la gloire des différentes équipes résonnent aux quatre coins de la commune. Le retour se fait de même, mais surtout pour les vainqueurs qu’on reconnaît aux chants entonnés tout le long du chemin de retour. On ne se taira pas avant d’avoir fait parvenir la nouvelle de la victoire à ceux qui sont restés au village. Dès le lendemain, comme pour les grandes équipes, on se remettra au travail en vue du prochain match, avec un sérieux à faire pâlir les grandes stars de ce sport. Cette pression continuera tout l’été. On ira de tournoi en tournoi, jusqu’à la rentrée scolaire. Takhlidjth a fini son tournoi, Aourir également. Le grand championnat tant attendu organisé par Aït Ailem vient de se terminer en queue de poisson, nous dit-on, pour cause de mauvais comportements. Quant aux deux stades de souk El Had et de Tizi L’Djamaa, ils ne risquent pas de chômer longtemps, puisque l’organisation d’autres compétitions est déjà en marche dans plusieurs autres villages.
A.O.T