Les distributeurs pointés du doigt

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Comme quasiment chaque été, il n’est pas du tout facile de s’approvisionner en lait en sachet, et ce à travers l’ensemble de la wilaya de Bouira qui dispose pourtant de trois laiteries privées.

Pour être sûr d’avoir vos sachets de lait le matin, vous avez vraiment intérêt à vous les réserver dès la veille ou à défaut être là quand le livreur sera de passage. C’est le seul produit qui s’écoule instantanément dès son «débarquement» dans les bacs de l’épicier. Selon les commerçants interrogés, les passages des distributeurs ne sont pas aussi réguliers qu’auparavant. «Depuis le Ramadhan dernier, les deux distributeurs de lait qui nous approvisionnaient ont rompu leurs rythmes de livraisons. Pendant le carême, ils ne venaient que deux fois dans la semaine, ce qui fait que le lait n’était pas disponible quotidiennement», révèle Mohand, propriétaire d’une superette au centre-ville de Bouira. De nos jours ce n’est pas non plus la grande disponibilité. Tout se vend en un laps de temps. Le lait en sachet n’est jamais disponible pendant toute la journée. Le manque est confirmée, par ailleurs, par de nombreux commerçants. A Bouira, quatre distributeurs, nous dit-on, se partagent la tâche d’alimenter en lait les territoires de la wilaya. Chacun dispose de trois, voire quatre, camions pour assurer la livraison. Le sachet est cédé à 23,30 DA au distributeur pour finir à 25 DA chez le consommateur. C’est justement cette marge, jugée insuffisante, qui semble décourager les distributeurs d’investir davantage dans ce créneau. «Lors du transport et des chargements des sachets, il arrive que plusieurs sachets de lait soient endommagés. De ce fait, les commerçants se retrouvent avec du lait qui ne peut être revendu. Ainsi, en plus de cette perte, le quota destiné au commerçant se retrouve amoindri et c’est donc un manque à gagner pour tout le monde», dira Hafidh, distributeur de lait de la ville de Bouira ainsi que d’une partie de la région Est de la wilaya. Au niveau du marché hebdomadaire de Bouira, Ali, un distributeur de lait pour le compte d’une laiterie de Draâ Ben Khedda, dispose de deux grands camions frigorifiques auprès desquels les commerçants peuvent s’approvisionner chaque jour sauf le week-end. Pour ce dernier, le même quota est proposé depuis plusieurs mois et son stock s’avére insuffisant pour la population de la ville de Bouira et de ses alentours. «Notre laiterie de Draâ Ben Khedda destine 50 000 sachets à la consommation de la wilaya de Bouira, et ce depuis plusieurs mois». Toutefois et selon une source proche de la Direction du commerce de la wilaya, la consommation journalière de Bouira est estimée à 150 000 sachets pour une population de plus de 700 000 habitants. Ce qui veut dire que les 100 000 sachets manquants demeurent, donc, une problématique pour assurer une alimentation correcte en lait au quotidien. Pour parer partiellement à cette carence, certains commerçants se rendent dans d’autres wilayas pour y acheter du lait en sachet, à l’exemple de l’extrême Est de la wilaya de Bouira, où il est possible de s’achalander auprès des laiteries de Tazmalt ou d’Akbou. Le lait de Bordj Bou-Arreridj ou de M’Sila est également revendu à travers les communes limitrophes de Bouira, mais en faible quantité. La wilaya de Boumerdès contribue également à fournir quelques centaines de sachets, mais de manière sporadique. De ce fait, les moins chanceux doivent recourir au lait en poudre, plus cher et parfois de moins bonne qualité ou alors acheter du lait en brick UHT qui coûte également plus du double du prix du sachet de lait. Mais là encore, la cherté de ces produits freine bon nombre de pères de familles nombreuses. Pourtant, la problématique de la disponibilité du lait en sachet refait surface à chaque événement, des fêtes religieuse, et même au cours des jours fériés et des week-ends…

Bachouche Idir

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