L’eau potable constitue un défi majeur pour les habitants et les autorités communales d’Ighil Ali (93 km au Sud-ouest de Béjaïa). La pénurie de cette ressource vitale ne date pas d’aujourd’hui, car la population de cette contrée « coexiste », à s’y méprendre avec un stress hydrique chronique. Le village le mieux placé est alimenté à raison d’un jour sur trois, à l’image du chef-lieu communal. Les moins alimentés demeurent indubitablement les villages d’El Kelaâ, Ath Seradj et Tazla avec une alimentation souvent « hasardeuse » d’un jour par semaine. L’éloignement de la commune d’Ighil Ali de la nappe phréatique de la vallée de la Soummam, où sont situés la majorité des forages de toutes les localités avoisinantes, et le coût faramineux de l’acheminement de l’eau (canalisations, stations de refoulement, électricité…) dont regorge cette région vers la haute montagne d’Ighil Ali font que les forages soient très rares. Néanmoins, cette région des Ath Abbas, comme elle est située en zone montagneuse, recèle un nombre impressionnant de sources d’eau douce, qui sourdent des entrailles des montagnes qui la parcourent. Chaque village de cette commune regorge de plusieurs sources, et cela fait, bien évidemment, le bonheur des habitants. Même si leur débit va de faible à moyen, il n’en demeure pas moins que les habitants se rabattent sur elles en cas de pénurie de l’eau sur les réseaux de l’AEP, mais leur usage reste limité à la seule consommation. Plusieurs villages sont alimentés à partir des captages des sources d’eau locales, à l’exemple du village Mouka, où des sources d’eau sont captées et acheminées vers un réservoir, qui alimente, à son tour, tout le village. À Mouka, les habitants ne manquent pas d’eau à longueur d’année grâce à ce système de captage de sources, aménagé depuis des années par les habitants eux-mêmes. Par ailleurs, les regards se tournent toujours vers le barrage Tichy Haf, qui constitue pour la commune d’Ighil Ali la solution durable au stress hydrique qu’elle vit. L’on caresse encore l’espoir d’un raccordement à ce barrage ; un projet qui a été à maintes fois annoncé sur les supports de la presse locale, mais qui reste, malheureusement, une chimère pour l’instant.
Syphax Y.
