Retombées catastrophiques sur les récoltes de saison

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Jamais de mémoire de citoyens de la région et de la wilaya de Bouira, la canicule n’a sévi aussi longtemps avec des températures anormalement élevées, aggravée par un taux d’humidité très élevé aussi. En effet, traditionnellement et selon le calendrier agricole berbère, les fréquentes canicules de la saison estivale ne durent jamais plus de trois jours avant qu’il ne se produise un radoucissement des températures entre juillet et août, que ce soit durant ce qui est appelé idebakhen n dukar, smayem ou idebakhem lekhrif . Cette année, ces canicules en séries s’allongent et se prolongent dans le temps. La dernière en date est celle qui a débuté le 12 août et qui ne prendra fin que ce lundi selon le bulletin météorologique de ce samedi passé avec des températures qui oscillent entre 44 et 47° avec en prime un sirocco qui achève d’assécher tout ce qui est frais en matière de fruits, causant des ravages dans les récoltes de saison, telles que les figues fraîches et celles de barbarie. Pour les premières arrivées précocement à maturité elles se sont détachées des branches mères et forment un tapis épais au dessous des arbres complètement déshydratés et endurcis. Pour les figues de barbarie, même si le fruit tient toujours, son processus de maturité s’est accéléré sous l’effet des rayons brûlants et la chaleur torride en virant rapidement au rouge vif avec l’intérieur du fruit qui se liquéfie pour devenir inconsommable. De plus, les deux récoltes qui arrivent par séries d’environ cinq durant toute la saison se sont arrêtées à la première série (assarthu), les vergers de ces deux récoltes prennent à l’heure actuelle les formes de fin de l’automne alors qu’on est à peine à la mi-saison. Les figuiers commencent déjà à perdre leurs feuilles alors que ce processus ne doit se manifester qu’à la fin du mois de septembre. Dans ce domaine de l’agriculture, ces grandes et longues chaleurs ont été aussi catastrophiques pour la filière de l’aviculture avec une hausse vertigineuse du taux de mortalité ajouté à un ralentissement sensible de la croissance du fait que la volaille ne s’alimente plus comme à l’accoutumé. Cette même canicule a eu aussi des retombées négatives sur la santé publique notamment les personnes âgées, celles fragiles ou ayant des problèmes broncho-respiratoires. D’ailleurs, les urgences de l’hôpital de M’chedallah sont submergées par l’afflux d’asthmatiques, d’hypertendus et de diabétiques.

O .S.

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