La Kabylie renoue progressivement avec l'animation estivale d'antan grâce à un net recul de l’insécurité et du terrorisme,notamment dans les régions montagneuses, particulièrement la chaîne du massif du Djurdjura.
Cette dernière, et tout particulièrement son versant sud a enregistré cette année depuis les débuts de la saison estivale une spectaculaire animation créée par de nombreux groupes de randonneurs, campeurs et autres amateurs d’excursions. Ces derniers sillonnent de manière discontinue les moindres recoins de ces merveilleux sites qui reprennent avec l’animation d’antan. La nouveauté cette année est la mixité des groupes d’estivants qui se déplacent et qu’on rencontre un peu partout sur les hauteurs des deux flancs du Djurdjura. Sur les hauteurs de Saharidj par exemple, depuis le mois de juillet dernier, des groupes de randonneurs affluent. Les uns se déplacent au hasard pour le plaisir de découvrir ces paradisiaques contrées semi sauvages, grisés par l’aventure et la sensation de dominance sur ces hauteurs, d’autres se rendent dans des lieux connus entourés de légendes tels que, entre autres, Azrou n’Thour, Tirourda, Tizi n’Aït Ouavan, Tizimit, le mausolée de Yemma Khelidja, Tala Rana, Tamgut, Asouel, la Grotte du macchabée, la Main du Juif, Tikjda, Tala Guilef, le lac noir et Aguelmim. Ce sont de véritables safaris qui y sont organisés avec une présence remarquée des femmes qui se sont mises de la partie en donnant pour ainsi dire plus de charme à ces déplacements récréatifs. Du coup, c’est un tabou qui vient d’être cassé. Un fait que la société et l’opinion publique locale ont rapidement admis, voire même encouragé d’autant plus que ces femmes ont relevé le défi en affrontant allègrement tous les obstacles qui se dressent devant elles dans ces déplacements tels que les difficultés du terrain, le manque de confort durant la nuit mais aussi en bravant la peur qui a fait vider durant plus de vingt ans ces lieux de détente et d’évasion de toute trace humaine. Il y a lieu de noter que ces randonneurs et campeurs viennent des quatre coins de Kabylie, et même d’Alger. Une affluence record qui trouve aussi son explication dans les troubles qui se produisent dans les pays voisins qui étaient la destination durant la décennie rouge de la majorité de nos vacanciers du fait d’être accessibles sur le volet financier et avec moins de tracasseries pour les visas. Un fait est sûr, selon les témoignages des estivants venus hors région, tous ceux qui découvrent ces lieux de rêve y reviendront à l’avenir sans aucun doute, d’où la nécessité d’asseoir une politique attractive encourageante pour le tourisme intérieur par de menus aménagements qui ne nécessitent pas de grands moyens financiers. Il suffit juste d’assurer des aménagements et l’entretien des pistes d’accès traditionnelles, la pose de panneaux de repère et d’orientation, l’aménagement d’aires pour camping et bivouacs et enfin des refuges sur les hauteurs où se produisent, par surprise durant la saison estivale, de violents orages et de fréquentes tempêtes de grêle dangereuses.
Oulaid Soualah

