La moto n’est plus ce moyen de transport simple et bon marché pour lequel elle a été inventée. Au fil des années, elle est devenue, pour bon nombre de concitoyens, un signe ostentatoire de richesse et …de gêne pour autrui, à Aïn El Hammam. Bien que les gros bolides ne fassent leur apparition que rarement, les mini-motos sont de plus en plus nombreuses, avec leurs lots de désagréments, surtout durant la période estivale. L’été ramène au bercail les jeunes de la région, avides de se ressourcer, avec comme moyen de déplacement, non pas des voitures comme auparavant, mais des deux roues et même des quads bien que toujours rares. Ramenés d’ailleurs, ces motos à quatre roues, dont la plupart sont vétustes, sont exhibées à tout-va, pour attirer l’attention sur leurs pilotes. Nul besoin de klaxons, le bruit du pot d’échappement, à lui seul, bat le rappel, créant une gêne incompréhensible au sein de la population qui voit d’un mauvais œil ces cyclistes d’un autre genre, troubler leur quiétude. Comment qualifier, alors, le comportement de certains «pilotes» qui ne font plus de différence entre le jour et la nuit ? Cependant, ces engins ne sont pas les seuls à troubler la quiétude des honnêtes gens qui en trouvent le sommeil qu’aux aurores. Dans les villages, en effet, les soirées artistiques commencent vers vingt trois heures, au moment où les âmes bien nées se mettent au lit pour un repos mérité. Les DJ rivalisent alors de décibels, se répondant en écho d’une colline à l’autre. C’est à qui couvrira la musique de son homologue du village voisin. Les vociférations se font insistantes jusqu’au petit matin. On ne pense ni aux bébés endormis, ni aux personnes âgées ou les malades dont on perturbe le repos. Quant aux travailleurs qui doivent se lever tôt, on en a cure. Inutile de faire la remarque aux responsables de ces bruits, la réponse est toute trouvée : «C’est la fête». Les fêtes sont effectivement devenues synonymes d’excès en tous genres et surtout de désordre, pour certains. Les véhicules qui se dépassent à grande vitesse en pleins virages ou les arrêts en pleine rue, sans gêne pour les usagers bloqués malgré eux, sont devenus monnaie courante. Les comportements indécents de fêtards ivres, créant accident sur accident et bagarres sont signalés quotidiennement. Par les fenêtres des voitures, on jette les boîtes de gâteaux vides, les canettes de bière ou tout simplement les bouteilles de limonades qu’on vient de vider. On en veut pour preuve, les accotements qui regorgent de toutes sortes de détritus, en un temps record. Et ce ne sera fini qu’à partir de septembre. Alors vivement l’hiver.
A.O.T.
