Les propriétaires de cafés-maures du centre-ville d’Aïn El-Hammam viennent d’être rappelés à l’ordre par les services de sécurité qui leur ont enjoint de libérer les trottoirs obstrués par des tables et des chaises, installées là pour le confort des consommateurs qui y prennent place à longueur de journée. Jugées gênantes pour le mouvement des citoyens qui empruntent les trottoirs, «ces terrasses» viennent d’être démantelées en quelques endroits jugés stratégiques de la cité. L’opération ne semble pas avoir atteint l’objectif qui lui a été assigné. En effet, si certains cafetiers ont obtempéré aux injonctions de la police, en rentrant leurs meubles à l’intérieur d’où ils ne devaient jamais sortir, d’autres en revanche semblent faire la sourde oreille, alors qu’ils sont menacés de poursuites judiciaires s’ils ne s’exécutaient pas. «C’est comme s’ils n’étaient pas concernés», nous dit un serveur qui rajoute : «Pourtant, la loi est la même pour tous». Cette opération qui s’est déroulée il y a trois jours a conduit, également, à la fermeture de plusieurs cafés et restaurants du centre pour «défaut d’autorisation d’exploitation», nous dit-on. Les exploitants de ces locaux ont été priés de quitter leurs établissements avant que de mettre ces derniers sous scellés. Lors de notre passage deux jours plus tard, certains habitués à ces actions, sporadiques faut-il le dire, reviennent peu à peu obstruer à nouveau l’espace réservé aux piétons. Le ménage ainsi entamé à la satisfaction des citoyens, ne devrait pas s’arrêter tant que l’ordre n’est pas rétabli. «Les nombreux autres commerçants qui squattent trottoirs et chaussée, avec leurs étals, gênant le flux des voitures et des piétons au vu et au su de tous, doivent, eux aussi, être rappelés à l’ordre», nous disent ceux qui pensent être «les seuls à être pénalisés». S’il est aisé de faire reculer les commerçants vers l’intérieur de leurs locaux, la tâche sera autrement plus difficile d’exiger des ambulants de descendre au marché. Après la libération des trottoirs, les habitants attendent un grand ménage au niveau de la rue Colonel Amirouche où les espaces publics (trottoirs et chaussée) ont été «privatisés» par des marchands de tout acabit. Leur justification est simple : «Nous payons le droit de place», comme si c’était un marché.
A.O.T.
