Le mouton prend la cote !

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Chaque année, à l’approche de la fête de l’Aïd El Adha, l’engouement de la population sur l’achat du mouton pour accomplir la Sunna fait que les prix de ce dernier flambent et deviennent inaccessibles pour une bonne partie des citoyens à revenu limité. Au niveau de la wilaya de Tizi-Ouzou, le nombre de marchés hebdomadaires cette année est de 15 seulement. Il est impossible de contrôler ou imposer un prix aux éleveurs. Le marché du bétail est un marché libre, régulé par la simple loi de l’offre et de la demande. Du côté des éleveurs, toutes les manœuvres sont permises pour avoir les meilleurs prix pour son mouton. Certains d’entre eux justifient cela par la cherté du foin estimé entre 500 et 700 DA la botte, ou encore l’aliment à bétail qui coûte entre 3 000 et 4 000 DA le sac, ainsi que les difficultés que vivent les éleveurs au quotidien. Les simples citoyens, qui n’ont aucun choix, sont dépassés par cette situation. Ils se trouvent souvent entre le marteau et l’enclume. La volonté d’accomplir la sunna pour les plus croyants ou tout simplement honorer la tradition d’égorger un mouton le jour de l’Aïd pour les autres, comme ils ont toujours eux l’habitude de faire. Désormais, les prix exorbitants de ce dernier qui vont de 30 000DA à 80 000DA si la bête est bien portante et cornue ça peu aller jusqu’à 100 000DA du mouton ont contraint bon nombres de pères de familles à abandonner, comme dira Mustapha : «Le prix du mouton dépasse largement mon salaire, c’est au dessus de mes moyens. Alors je me contenterai d’acheter de la viande». De son côté Hocine, un autre père de famille, pense déjà à ses enfants habitués à la joie de voir un mouton chez eux ; il ne sait plus ou donner de la tête «L’Aïd coïncide presqu’avec la rentrée scolaire, donc je ne peux assumer toutes ces dépenses. Mes enfants sont habitués à voir égorger un mouton chez nous, je ne sais plus quoi faire et je ne veux pas les décevoir».

Kamela Haddoum

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