Malgré l'approche de la rituelle fête de l’Aïd El Kébir qui interviendra dans à peine une dizaine de jours, les cours du marché à bestiaux restent collés au plus bas de l'échelle.
Cela à cause de plusieurs facteurs qui ont influé sur le prix du mouton. En effet, un agneau âgé entre huit mois et une année est cédé entre 20 et 25 000 dinars, selon le gabarit et le poids, au stand réservé aux bestiaux au niveau du marché hebdomadaire de M’Chedallah. Les bêtes âgées entre deux ans et plus oscillent entre 35 000 et 45 000 dinars, qui est le prix plafond. Pour rappel, l’année passée, ces ovins dépassaient les 70 000 dinars. Une chute vertigineuse du cours du marché en raison d’abord de l’offre qui dépasse de loin la demande. En plus, il nous a été donné de constater qu’il y a un recul net de clients comparativement à l’année passée en cette même période, et surtout une sécheresse qui commence à se confirmer. Une sécheresse prononcée qui entraîne dans son sillage une flambée des aliments de bétails avec une botte de foin qui frôle les 600 DA. Par ailleurs, les risques de zoonoses et autres maladies animales frappant particulièrement le cheptel ovin, ne sont pas à négliger. De ce fait, et pour éviter des pertes sèches, les éleveurs sont contraints de se séparer d’une bonne partie de leurs troupeaux pour limiter les dégâts. Un éleveur d’ovins expérimenté originaire de Tamelaht, rencontré au niveau du marché hebdomadaire de M’Chedallah dans l’espace réservé aux bestiaux, dira que les prix du mouton connaîtront une légère hausse hors marché à quelques jours de la fête. Une hausse qui se caractérisera au niveau des quartiers des villes et des villages lorsque les vendeurs et autres intermédiaires commenceront à faire du porte à porte, sachant que les citadins désirant acheter le mouton de l’Aïd attendent toujours les derniers jours à cause de l’exiguïté des appartements et le manque de place pour garder longtemps la bête à immoler. Signalons pour conclure que les éleveurs et intermédiaires qui écumaient par le passé les places publiques et le moindre espace au niveau des cités en cette période pour écouler leurs bêtes ne se sont pas encore manifestés, ce qui dénote du peu d’intéressement cette année pour le mouton de l’Aïd. A souligner enfin que cette fête religieuse intervient cette année dans un contexte particulier des plus pénibles pour les pères de famille de la classe moyenne qui seront confrontés à une rentrée scolaire des plus onéreuses.
Oulaid Soualah

