Prolifération de vendeurs de chique

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C’est une nouvelle profession : une nouvelle culture enfantée par la dégradation du pouvoir d’achat des citoyens culture qui semble s’enraciner de plus en plus dans la région de Kherrata. Des consommateurs d’une nouvelle variété de tabac à chiquer : La “chema locale” s’approvisionnent dans les différents coins de la ville, en vrac et en quantité souhaitée, quotidiennement.Cette nouvelle substance ou “drogue” est produite à partir d’un plant de vigne le “Zerdjoun” très répandu à Aït Smaïl, Darguinah et même à Draâ El Gaïd, selon les informations que nous avons pu avoir auprès de l’un des revendeurs qui a confirmé commercialisé ce produit depuis longue date, pour procurer une pitance à ses enfants.“Que dois-je faire et où dois-je aller pour trouver du travail et subvenir aux besoins de ma famille ?”, s’est interrogé notre interlocuteur. Tête recouverte d’un “33 tours” (turban), signe vestimentaire d’une couche frappée de misère, visage sillonné de rides, illustrant parfaitement les souffrances d’un bonhomme vieillissant dont le regard méfiant au départ, se détend au fil de la discussion, jusqu’à s’éclaircir d’un sourire, notre interlocuteur confirmait le caractère hospitalier des gens de Kherrata qui n’hésitent pas à vous inviter pour un café alors qu’ils sont totalement démunis ! Un flux régulier de consommateurs pendant notre entretien, s’approvisionnait machinalement comme par simple habitude, de cette substance et n’ont pas caché leur étonnement face notre “curieux” intéressement, au point où certains ne sont pas allés du dos de la cuillère, pour parler des situations “misérables” des foyers de la région. “Plus le pouvoir d’achat est en baisse et plus le citoyen cherchera refuge dans des palliatifs qu’il créera lui-même, et ne lui parlez surtout pas de morale ! Dans cette région qui n’est pas prête d’oublier l’horreur du 8 Mai 45, on s’adonne à la “chema” plutôt que de s’adonner à la drogue dure ou sniffer de la colle comme c’est le cas dans les grandes villes. C’est le mal-vivre”, nous a déclaré en substance un autre revendeur qui aurait préféré trouver un travail stable quitte à “émigrer dans n’importe quelle wilaya du pays plutôt que de se faire 100 DA de bénéfice/jour ! “Mieux que rien”, ajoute-t-il fataliste.Ces pratiques illégales, qui tendent à se banaliser dans nos villes, quoiqu’elles contribuent un tant soit peu à atténuer les souffrances de certains pauvres malheureux, en proie à la misère, risquent de prendre d’autres tournures si les mesures d’hygiène continuent à ne pas être respectées et dont les retombées seront néfastes sur la vie des consommateurs avec la complicité des services chargés du suivi et du contrôle des produits commercialisés, jusqu’ici inertes, en préferant, a priori, fermer les yeux.Vaut mieux prévenir que guérir !

Rabah Zerrouk

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