L’hôpital Mohamed Bachir d’Aïn Bessem semble être poursuivi par une malédiction qui ne dit pas son nom ou par une anarchie caractérisée qui le paralyse.
Depuis la semaine dernière, l’autoclave servant à stériliser le matériel du bloc opératoire de cet EPH est en panne. Ayant attendu le technicien qui devait intervenir sur cette machine, les responsables de l’hôpital ont pris une décision palliative à savoir, emmener le matériel à stériliser vers l’EPH de Sour El Ghozlane ! 37 kilomètres séparant les deux villes et près d’une heure de route sont donc nécessaires au personnel médical d’Ain Bessem pour stériliser les instruments chirurgicaux avant l’acte opératoire. Comme un malheur ne survient jamais seul, le laboratoire des urgences fonctionne en garde fermée et pour cause, la centrifugeuse est en panne depuis plus de 06 jours. Ainsi, impossible de faire de bilan sanguin d’urgence ni le FNS (Formule Numération Sanguine) qui est l’analyse des composants du sang indispensable pour effectuer un premier diagnostique. Pour couronner le tout, l’échographie de l’hôpital d’Ain Bessem n’est pas en mesure de prendre en charge les patients, et pour cause : les deux médecins internistes chargés de la faire fonctionner sont tous les deux en congé ! Devant autant de carences, nous avons tenté de rencontrer le directeur de cet EPH pour en savoir plus, mais en vain. Ce dernier était introuvable dans l’enceinte hospitalière. Voulant avoir des explications rationnelles, attache a été prise avec le DSP de Bouira qui nous avouera ne pas avoir eu connaissance de cette situation. Pourtant après enquête, le DSP nous confirmera ces carences multiples en y apportant toutefois certaines précisions. En premier lieu, l’autoclave est un équipement vétuste datant de 2001. Devant cette panne, des techniciens ont tenté de le réparer mais en vain et ce matériel est à remplacer impérativement et dans les plus brefs délais conformément aux instructions du DSP. Idem pour la centrifugeuse qui sera changée en début de semaine car d’autres centrifugeuses existent dans des structures hospitalières qui ne s’en servent pas. Quant aux deux médecins chargés de faire fonctionner l’échographie, le DSP nous apprendra qu’il s’agit d’un couple de médecins et qu’il est impossible qu’ils prennent des congés séparément. «Nous avons demandé à ce que les médecins soient formés pour justement pouvoir manipuler ce genre de matériel comme l’échographie. Il est nécessaire d’avoir des médecins formés afin que les patients soient pris en charge dans les délais et de manière convenable», indiquera le DSP.
Hafidh Bessaoudi

