Diwan traditionnel et reggae en ouverture

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Le public de la ville de Béchar a renoué vendredi soir au stade du 18 février avec les rendez-vous musicaux et la musique diwan, après plus d’une année d’absence, à la faveur d’un concert alliant ce genre traditionnel et la musique reggae à l’occasion de l’ouverture du 10e Festival national de musique diwan. Organisé au stade olympique du 18 février au centre ville de Béchar cette soirée d’ouverture a réuni les groupes « Gnawa El Kandoussia » de la localité de Kenadsa, le mâallem Fayçal Soudani et sa troupe d’Alger, et le groupe de reggae « Democratoz » d’Oran. Composée de jeunes musiciens, la troupe « Gnawa El Kandoussia », qui a ouvert cette édition, a présenté au public un spectacle alliant la tradition et la justesse du jeu à une création chorégraphique témoignant de l’évolution de cette jeune troupe lauréate du premier prix de l’édition précédent. Pour sa part le Mâallem Fayçal Soudani qui a ouvert avec sa troupe la compétition de cette édition anniversaire a proposé un répertoire basé sur des textes rares, majoritairement chantés en langue Haoussa, pas très connu du public qui a apprécié de découvrir un programme différent des choix habituels des participants. Avec une bonne présence sur scène, une justesse dans le jeu du goumbri et la voix limpide du Mâallem, ce premier candidat a réussi à captiver un public d’initiés, réputé exigeant, devant le jury de cette manifestation présidé cette année par Lahcen Bestam, leader du groupe « Essed », le chercheur Kamelia Berkani et le praticien du diwan Ahmed Bourri. Habitué de ce festival et déjà primé avec sa troupe familiale les « Ouled Haoussa », Fayçal Soudani a salué la « longévité » du festival et regrette cependant « l’absence d’échanges et de rencontres » entre les musiciens et les praticiens présents, rendus impossibles pour des raisons financières. Dans un style reggae très apprécié par le public de Béchar le groupe « Democratoz » a enflammé son auditoire avec des sonorités et des rythmes reggae sur des textes chantant le quotidien de la jeunesse algérienne dans des titres comme « Dounia », « Mazel » ou encore « Africa » que le groupe a interprété en duo avec le Mâallem Fayçal Soudani. Lors de son allocution d’ouverture, le commissaire de la manifestation, Hamdani Ammari, a indiqué que la programmation de cette 10e édition avait prévu un « volet académique plus étoffé » en vue de « déposer un dossier de classement du diwan au patrimoine culturel national ». Le 10e Festival national de musique diwan se poursuivra jusqu’au 6 septembre au stade du 18 février de Béchar avec encre 11 troupes en compétition majoritairement de l’ouest du pays et du nord sahara, en plus de la participation de « Nora Gnawa », « Forsane Maghnia », et « Les Jaristes ». Un volet académique autour du thème musique, culture et développement est également au programme avec la participation de plusieurs universitaires et chercheurs.

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