La rentrée sociale est à peine entamée que les protestations sous forme de rassemblements en tout genre reprennent au niveau de la wilaya de Bejaïa. En effet, si, avant-hier dimanche, c’était des habitants des cités périphériques d’Ighil-Oujilvane et Taghzouit qui avaient organisé un sit-in devant la wilaya pour réclamer l’amélioration de leur cadre de vie par l’apport de l’eau, de l’électricité et de la réfection de la route, hier, l’entrée principale de la wilaya a été le théâtre de deux rassemblements simultanés, l’un initiée par les pré-bénéficiaires des 140 logements LPA d’Amizour et l’autre a été organisé par les 39 habitants du camp de recasement de Saket. Pour ce qui est des pré-bénéficiaires des 140 logements LPA d’Amizour, leur représentant, M. Hamani Zidane, souligne avec force qu’une première liste des pré-bénéficiaires de ces logements a été rendue publique au mois de novembre 2013. Et bien sûr, les personnes dont les noms figurent sur cette liste sont satisfaites et convaincues d’avoir leur logement, d’ailleurs ils ne se sont plus inscrits à d’autres programmes de réalisations de logements comme les logements AADL par exemple. Mais voilà que les années passent et ils ne voient rien venir. Pire, au début de l’année 2016, la liste établie en 2013, serait, selon certaines sources, refaite et serait différente de celle de 2013. Ce qui n’a malheureusement pas manqué de susciter chez les pré-bénéficiaires tout le désespoir et tout le désarroi que l’on peut imaginer. Alors, continue notre interlocuteur, le but de notre rassemblement aujourd’hui devant le siège de la wilaya est de demander au premier magistrat de la wilaya la confirmation de la première liste des 140 pré-bénéficiaires des logements LPA d’Amizour.
Le wali interpelé de toutes parts
S’agissant des habitants du camp de recasement de Saket, dont certains étaient là depuis plus de 6 ans, leur principale revendication, ils l’ont exprimée sur une large banderole accrochée au portail de la wilaya où il est loisible de lire : «Nous demandons notre transfert de toute urgence vers des recasements dignes à Bejaia. Et ce suite à l’insécurité et à l’échec scolaire de nos enfants, à l’inondation et au tapage nocturne. M. le wali, on sait que vous êtes un homme juste et vous êtes notre seul espoir.» Leur représentant, M. Ouari Rachid insiste particulièrement sur le fait que leurs enfants, scolarisés à Ighil-El-Bordj, à près de 30 km du camp, ne peuvent suivre correctement leur scolarité à cause de l’éloignement d’une part et à cause du bus du ramassage scolaire qui arrive trop tôt devant le camp d’autre part. «Si le bus démarre à 6 heures du matin, l’enfant, il faut le réveiller à 5 heures du matin. Il arrive en classe somnolant et rentre fatigué à la maison. Si on ne nous recase pas dans les meilleurs délais, c’est l’avenir de nos enfants qui sera remis en cause,» déplore notre interlocuteur.
B. Mouhoub
