à quelques jours seulement de l’Aïd El-Adha, la tension est montée d’un cran chez les ménages à cause de la cherté qui touche, à la fois, le mouton sacrificiel d’une part et les légumes et les fruits d’autre part. Une virée au marché du bétail qui se tient chaque jeudi au marché hebdomadaire de Tazmalt, nous a amplement renseignés sur la flambée caractéristique des prix du mouton. En cette journée, il y avait un monde fou dans ce marché qui a débordé de l’aire de sa tenue, tellement il y avait une foule compacte! Très difficile à quelqu’un de se frayer un passage parmi les vendeurs de bêtes et les clients, venus en grand nombre s’enquérir des prix du mouton à sacrifier! Néanmoins, nous avons remarqué que bon nombre de pères de familles revenaient bredouille de ce souk, car ils n’ont pas pu trouver chaussette à leur pied! Les tarifs proposés par les vendeurs d’ovins sont exorbitants, de l’avis de beaucoup de présents. Notre petite enquête a confirmé cette propension. Faut-il relever, dans le même sillage, que la cherté des bêtes sacrificielles n’a surpris personne, étant donné que cela était déjà prévisible! Le dernier prix proposé aux chalands était de 25 000 DA pour un agneau de 6 mois ! Ce tarif constitue le prix préliminaire fixé par le marché pour le début des négociations bien entendu, car les vendeurs demandent plus que ça. Un mouton charnu et bien portant se négocie à partir de 62 000 DA. Mais en général, les prix oscillent entre 28 000 et 70 000 DA. Ce marché du bétail ressemble, à s’y méprendre, à une bourse à l’air libre, où les bêtes y sont « cotées », et les négociations font rage entre les éleveurs ou les revendeurs et les clients. Les vendeurs d’ovins viennent de la région, en plus des wilayas limitrophes comme Bouira, M’sila, Sétif, Bordj Bou Arreridj,… Beaucoup d’entre eux sont des maquignons qui mettent le feu à…la laine! Ils achètent pour le prix de gros des dizaines de têtes d’ovins des wilayas connues pour être leader dans cet élevage comme Djelfa, Saïda, Tiaret,… pour les revendre par la suite dans les souks du nord du pays à des prix astronomiques ! La fête de l’Aïd El-Adha constitue, toujours, une aubaine à ne pas manquer pour ces intermédiaires qui arrivent à amasser des fortunes en quelques jours seulement. Toutefois, comme la flambée des prix du mouton ne s’atténue pas, beaucoup de chefs de familles se sont, d’ores et déjà résout à fêter l’Aïd El Kébir sans cette « grosse peluche » de toison, mais plutôt avec quelques kilos de viande seulement, et ce, histoire de célébrer un semblant de fête. « Avec les prix du mouton qui dépassent tout entendement, je n’ai d’autres choix que d’acheter un peu de viande pour ma petite famille », affirme un jeune père de famille habitant la ville de Tazmalt. Par ailleurs, ce n’est pas seulement les prix des moutons qui sont chers, l’aliment du bétail n’est pas en reste puisque la botte de paille se négocie à partir de 550 DA. La botte du foin, quant à elle, son caracole à 850 DA. C’est dire qu’en partie, la hausse des prix du mouton s’expliquerait par la cherté des prix de l’aliment et…l’avidité des vendeurs!
Syphax Y.