À l’approche de la fête de l’Aïd El Adha, certaines pratiques inhérentes voient le jour, et ce, au grand dam des consommateurs. Il s’agit, entre autres, de l’apparition de points de vente non agréés de moutons de l’Aïd, lesquels sont en vogue ces jours-ci dans presque toutes les localités de la wilaya de Bouira. La commune de Chorfa, dont le chef-lieu est distant de 50 kms à l’Est de Bouira, n’est pas en reste puisque nous avons constaté ces jours-ci, l’installation de plusieurs points de vente d’ovins de parts et d’autres des accotements des RN 26 et 15 qui desservent cette municipalité rurale. Ce sont, en fait, des enclos aménagés avec des grillages, où des dizaines de têtes d’ovins, destinés au sacrifice, y sont parqués. Les vendeurs, probablement des intermédiaires qui sautent sur l’occasion de l’arrivée de l’Aïd El Kébir pour s’enrichir, sont pour la plupart des jeunes hommes qui y proposent des agneaux et des moutons à des prix concurrentiels. En tout cas, le prix minimum avec lequel les clients pourraient « arracher » un cornu ne descend pas à moins de 25 000 DA. Mais bon, il faut être très éloquent et bon négociateur pour pouvoir pousser les vendeurs à jeter du lest, lesquels vous sortiront, comme à l’accoutumée, toutes sortes de prétextes fallacieux pour tenter de vous convaincre de payer rubis sur l’ongle le mouton désiré. Cependant, au-delà de l’aspect transactionnel de ce marché informel qui sévit impunément au chef-lieu communal de Chorfa sur les abords de la RN15, il y a ce problème de santé animale et par ricochet humaine, qui consiste en la vente de ces bêtes dans des enclos insalubres où s’entassent les déchets putrides des quadrupèdes ruminants. Ajoutons à cela l’absence de contrôle vétérinaire sur les ovins mis en vente. Ces endroits constituent malheureusement le nid de toutes sortes de maladies et, pire encore, d’épidémies graves comme la clavelée, apparue dans la localité d’Oued El Berdi, au Sud de la wilaya de Bouira, où un foyer d’épidémie a été signalé dernièrement, lequel s’est soldé par la mort d’une dizaine de moutons.
Y. Samir