Les magasins achalandés ainsi que le mouvement inhabituel observé depuis une semaine au sein de la population sont annonceurs d’un Aïd avant l’heure dans la région d’Ain El Hammam. Symbole de l’Aïd El Kébir, le mouton «squatte» l’entrée du marché empêchant de ce fait, le passage des automobilistes qui y garent leurs véhicules. Plus la fête approche, plus les éleveurs se font plus nombreux. Aux quelques bêtes exposées sur les lieux, il y a une semaine, viennent s’ajouter des centaines d’autres que leurs propriétaires ne sont pas arrivés à écouler. Les clients potentiels ne se bousculent toujours pas, mais restent en retrait, se renseignant sur une éventuelle «affaire». Le troupeau ne quittera les abords du marché que le soir pour l’investir à nouveau, le lendemain et ainsi, jusqu’à l’Aïd. La rue Colonel Amirouche, poumon commercial de l’informel, regorge de commerçants occasionnels qui y prennent place pour proposer toute sorte d’ustensiles nécessaires à la fête. Des couteaux de boucherie de différents calibres, aux tiges à brochettes et autres articles de ménage, refont surface. Devant leur boutique, les quincaillers mettent en évidence le charbon très demandé par les amateurs de barbecue, devenu à la mode ces dernières années. Les étals de jouets, identiques à ceux de l’Aïd Seghir, sont étalés en plusieurs endroits en attendant «Thaswiqt», le marché précédent l’Aïd. Si les pétards et les feux d’artifice n’ont pas encore fait leur apparition, ils ne tarderont pas à envahir le marché comme lors des fêtes précédentes et durant tout l’été. Même les marchands ambulants de fruits et légumes, qu’on ne voit habituellement que les mardis et samedis sur l’aire du marché s’installent, durablement sur l’avenue, devenue un grand bazar. Bien que peu nombreux, les marchands de vêtements, quant à eux, ne se laissent pas distancer. Ils reviennent à leur coin habituel et élargissent leur domaine. Tout ce beau monde ne va pas sans créer moult désagréments à la ville. La circulation déjà difficile, est considérablement ralentie alors que les détritus (sachets, cartons) jetés derrière les étals, que les commerçants ne se donnent pas la peine d’enlever, resteront là jusqu’à la reprise de travail des éboueurs.
A.O.T.