Les paysans redoutent déjà la sécheresse

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Les temps sont durs pour les paysans. Le spectre de la sécheresse plane encore cette année. Alors que l’on s’attendait à ce que des orages éclatent, et que des pluies diluviennes tombent sur la région, rien de tout cela ne s’est produit, au grand dam des fellahs qui scrutent l’horizon avec beaucoup d’inquiétude. La sécheresse semble s’installer, d’ores et déjà et le scénario de l’an dernier est parti pour se répéter encore une fois. Le climat est sec, la poussière se soulève au moindre courant d’air et les arbres fruitiers, tels que les oliviers, s’assèchent, car l’eau manque cruellement. Il fait beau et très chaud depuis le début du mois de septembre en cours, et nous sommes à quelques jours, seulement, de l’entrée de la saison automnale, laquelle, normalement, marquerait le retour des pluies salvatrices pour les fellahs. Mais bon, cela reste pour le moment hypothétique. Le retard de la tombée des pluies peut se répercuter négativement sur l’agriculture et ses multiples filières, à l’instar de l’oléiculture, l’élevage, la céréaliculture, les maraîchages,… Les localités situées dans la vallée du Sahel, comme M’Chedallah, Ath Mansour, Ahnif, Chorfa et autres, sont connues pour leur vocation agropastorale. Les habitants de cette région charnière de la wilaya de Bouira, affectionnent le travail de la terre et l’élevage, lesquels constituent, pour bon nombre d’entre eux, des sources de revenus supplémentaires importantes. Tout le monde, ici, croise les doigts pour que le ciel jette du lest en abreuvant, de son eau « bénite », la terre pour que les hommes et les bêtes puissent vivre dignement. Dans le même ordre d’idée, la sécheresse donne beaucoup de soucis surtout aux éleveurs d’ovins et de bovins, car les pâturages manquent et les prix des aliments ont grimpé derechef. À l’exemple de la botte du foin qui coûte 850 DA ou la paille qui est estimée à 550 DA, de quoi donner des sueurs froides aux éleveurs. Par ailleurs, l’approche de l’Aïd El-Adha est perçue comme une aubaine pour beaucoup d’éleveurs, qui préfèrent vendre, même à perte, leurs bêtes car elles leur coûtent chers. À leur tour, les céréaliers, à l’exemple des exploitants des EAC, se « rongent » les ongles avec cette absence prolongée des pluies, car ils ont besoin de l’eau du ciel pour retourner la terre et l’emblaver le cas échéant. Ces investisseurs qui se comptent sur les doigts d’une main, las apparemment d’attendre un signe du ciel, ont procédé d’ores et déjà à l’irrigation par aspersion des terres agricoles, à l’image de l’exploitation agricole située dans la plaine d’Oughazi, à 3 kms du chef-lieu de M’Chedallah, où l’on aperçoit au loin des écrans de gouttelettes d’eau qui arrosent le sol en vue de son exploitation. Bien évidemment, l’irrigation via les canalisations à partir des forages coûte chère aux fellahs courageux au demeurant. C’est un pari que jouent, chaque année, ces braves personnes, car à l’arrivée de la campagne de moisson-battage, la récolte pourrait être bonne ou mauvaise. En attendant, les paysans, les éleveurs et les propriétaires des oliveraies prient de toutes leurs forces pour que le ciel redevient clément.

Y. Samir

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