Après les pancartes faisant part de propositions de location d’appartements appuyées par des numéros de téléphone à contacter dans le besoin, accrochées anarchiquement sur des arbres et sur des pylônes électriques, place à celles indiquant les lieux de vente de moutons en cette veille de la fête de l’Aïd. «Vente de moutons à tant de mètres» tout en indiquant par une flèche le lieu, ou encore «Moutons disponibles à tel endroit», sont autant de pancartes qu’on remarque, depuis quelques jours, à travers les différentes contrées de la wilaya. Pourtant, sur proposition des élus communaux, le wali a désigné officiellement, 67 points où s’effectuera la vente de bêtes destinées au sacrifice rituel. Mais comme toujours, entre l’officiel et le parallèle, il y a une parfaite harmonie. Pour ce qui est des prix des moutons, contrairement aux années précédentes, ils semblent plus abordables malgré qu’ils restent exorbitants. «Il y a, à mon avis, une diminution de 2 000 à 3 000 dinars par rapport aux prix de l’an dernier», dira Abdellah, un boucher d’Aokas qui a cumulé assez d’expérience dans le domaine. Effectivement, une virée au marché à bestiaux confirmera l’analyse de ce dernier. Des moutons de plus de 20 kilos de viande sont proposés à trois millions de centimes. Les moins chers, ne dépassant pas quinze kilogrammes, sont négociés à deux millions et demi. Il y a aussi la bête à sacrifier par le pauvre, le caprin en l’occurrence, mais qui, pour garder sa fierté dira qu’il a opté pour cette viande par rapport au cholestérol qu’il a dans ses veines. Le chevreau est proposé entre 16 000 et 20 000 dinars la tête, alors que le bouc dépasse les deux millions pour atteindre les 35 000 dinars pour le bouc blanc. Il a la cote par rapport au caprin aux poils noirs. Les anciens disent que sa viande a meilleur goût. Donc, pour cette année, il faut avoir deux millions de côté pour participer au sacrifice rituel, sinon il faut opter pour l’achat de viande et tripes pour ne pas être obligé de s’endetter alors que les rares économies auraient été préalablement, absorbées par la rentrée des classes.
A. Gana
