Tout se paie à Tigzirt !

Partager

Si vous êtes de passage à Tigzirt, en vacances, il faudrait vraiment avoir le portefeuille à portée de main. Même en ces derniers jours d’été.

Dès que votre voiture arrive à la plage familiale, vous êtes abordé par de jeunes garçons qui vous indiquent la place de parking où vous devez la garer, à cent dinars. Les deux seuls endroits réservés aux véhicules sont, semble-t-il, privés et par conséquent, payants. Vous devrez vous acquitter de cent dinars avant de quitter les lieux. Aucune autre possibilité ne vous est offerte pour garer votre véhicule en dehors des aires de stationnement. Il ne vous reste que le sable de la plage où vous ne pouvez pas accéder, ou la route nationale qui longe le littoral, une centaine de mètres plus haut.

Dès que vous mettez pied à terre, les mêmes «parkingueurs» vous proposent de vous louer leurs tentes déjà installées tout le long de la plage. Les prix varient de cinq cents à huit cents dinars, quelle que soit l’heure de la journée. Avant même de mettre les pieds dans l’eau, vous avez déjà déboursé au moins six cents dinars, sans avoir eu le droit au confort d’une chaise ou d’une table, qu’on aurait escompté à ce prix là. Vous êtes de toute façon chez eux, et il ne vous reste pas un pouce de plage où vous pourrez installer votre parasol de façon à avoir une vue sur la mer pour surveiller vos enfants qui font trempette. En guise de commodité les squatteurs de la plage ne vous offrent qu’un tapis en matière plastique, tout effiloché. Votre champ de vision est limité par des œillères, pardon, des tentes accolées les unes aux autres. Pour installer votre parasol, si l’idée d’en avoir un vous effleure, il vous reste à disputer aux bambins l’espace qui leur est réservé au risque d’avoir les pieds dans l’eau. Quant aux conditions d’hygiène au niveau des gargotes, il laisse tout simplement à désirer. Des odeurs nauséabondes vous saisissent à la gorge à quelques mètres seulement d’un de ces établissements. C’est là en fait que ce trouve une sorte de boîte métallique dont les parois sont rongées par le sel marin, sur laquelle on peut lire «20 DA». Installé là depuis plusieurs années, ce caisson, sans toit, de moins d’un mètre de côté sert de seul et unique WC, pour hommes et femmes. Pour y accéder, prenez votre mal en patience et suivez la chaîne. «J’aurais aimé payer plus pour un endroit propre où j’aurais pris une douche ou tout au moins, lavé mes pieds pour les débarrasser du sable, au sortir de la plage», regrette un vacancier. Beaucoup de travail reste à faire pour parler de tourisme local. Difficile d’y croire lorsqu’on ne peut pas offrir le minimum aux nombreux visiteurs, amoureux de Tigzirt sur mer, son cadre, ses ruines et ses habitants. Il faut tout de même rendre hommage aux éboueurs de la ville qui ne laissent rien passer. Contrairement aux routes, gorgées de détritus, qui mènent vers l’ancien «Iomnium», la plage est relativement propre. Un bon point tout même.

A.O.T.

Partager