L'eau une fois tous les… 40 jours !

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Ighil Ali est l'une des communes de la wilaya de Béjaïa les plus touchées par une crise d'eau qui ne dit pas son nom.

En effet, exception faite du chef-lieu communal et des villages de Mouka, Takorabt et Ath Sassi qui sont plus ou moins alimentés régulièrement en eau potable, le reste est soumis à une pénurie d’eau incroyable, laquelle complique davantage le quotidien des citoyens déjà morose! Ainsi, les villages de Tabouaânant, El Kelaâ, Bouni, Tiniri, Ath Serradj, Zina et Belayel souffrent d’un stress hydrique depuis des lustres. Cependant, le village de Belayel, le plus peuplé après le chef-lieu communal d’Ighil Ali, avec une population qui avoisine les 1500 âmes, demeure le plus touché parmi les localités précitées avec une distribution des plus drastiques de l’eau sur le réseau de l’AEP à raison d’une fois par…40 jours ! Cette information nous a été donnée par le premier vice-président de l’APC d’Ighil Ali, M. Ahmed Naït Zerrad, qui nous a appris dans la foulée que l’eau provient du captage d’une source locale appelée Ighzer G’ouzrou dans la même localité de Belayel. « Cette source a été captée et aménagée vers l’année 1981. Un réservoir de 50 m3 a été érigé pour la collecte de l’eau et sa distribution sur…les 500 foyers que compte le village de Belayel ! Vous imaginez tout un village, habité par 1500 âmes lequel est alimenté à hauteur d’une heure par quartier et ce, une fois chaque 40 jours et pendant tout l’été? » tempête notre interlocuteur. En hiver, par contre, la distribution «s’améliore» pour atteindre une fois chaque…semaine ! Pour pallier le manque en eau potable, les villageois sont obligés d’acheter l’eau des citernes tractables à 1000 da le remplissage. Ce n’est pas seulement le village de Belayel qui vit ce calvaire hydrique. D’autres villages cités plus haut souffrent également de ce problème lancinant qui dure depuis des décennies, à l’image d’El Kelaâ qui reçoit une fois par semaine l’eau sur le réseau de distribution. Tous ces villages ne sont pas alimentés à partir des forages de l’oued Sahel, comme il est le cas pour le chef-lieu, Takorabt et Ath Sassi, car ils sont raccordés aux différentes sources captées au débit faible et aux forages locaux qui tarissent le plus souvent. M. Naït Zerrad brosse un tableau noir de la situation hydrique de la commune, en appelant les autorités de wilaya à se pencher sur ce problème épineux qui fait souffrir des milliers d’habitants. Par ailleurs, notre vis-à-vis tenait à soulever ce projet qui traîne en longueur et qui se rapporte à l’alimentation des communes situées dans le Sud-ouest de la wilaya à partir des eaux du barrage de Tichi Haft. « Il était prévu que les communes d’Ighil Ali, Aït R’zine, Boudjellil, Tazmalt, Ighram et Ath Mellikèche soient raccordées au barrage de Tichi Haft, mais force est de constater que ce projet n’est pas encore réalisé. Le branchement à ce barrage va régler définitivement ce problème de pénurie de l’eau dans la région! » assure M. Zerrad.

Syphax Y.

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