Des nomades sédentarisés squattent la vallée

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Les nomades sédentarisés sont omniprésents, sur les routes nationales 15 et 26 traversant les localités de M’Chedallah, Chorfa et jusqu’à Tazmalt. Ils se sont éparpillés à travers les fermes relevant des EAC plus connues sous le dénominatif (biens vacants) abandonnées par les colons français depuis l’indépendance et reprises en main par l’Etat par le biais du ministère de l’agriculture. Ces nomades dont la plupart sont arrivés dans la région depuis plus de trente ans avec leurs familles, se sont aménagé des baraques sommaires à l’aide de tôles récupérées dans les décharges publiques ou pour les mieux nantis dans des gourbis construits à l’ancienne mode avec des briques en terre battue  » toub ». Des chaumières insalubres ne répondant à aucune des normes, même des plus élémentaires d’hygiène. Ni eau courante, ni électricité ni encore moins de réseau d’assainissement n’y existent. Ce sont de véritables répliques de bidonvilles, à la seule différence qu’ils sont érigés loin des agglomérations. Ils sont connus sous l’appellation de « lahdjares », allusion faite à la région d’origine pour les premiers arrivés de Sidi Hadjres en provenance de la wilaya de M’sila. D’autres sont venus de Beni Yelman, Ouennougha, Hamam Dalaa dans la même wilaya, en parallèle à plusieurs familles originaires de Mansourah, El Mhir, Ain Djerad relevant administrativement de la wilaya de Bordj Bou Arreridj. Ces nomades dont quelques-uns sont arrivés dans les années 1950 durant l’occupation coloniale ont commencé à travailler comme saisonniers dans les fermes durant la saison de récolte d’olives et repartaient chez eux à la fin de la campagne. Cependant, après l’indépendance, ils se sont définitivement installés mais ont été rejoints par des centaines d’autres familles venues de ces régions précitées en continuant à travailler dans le même secteur de l’agriculture. Pour ces nomades, les plus organisés, ils se sont en parallèle adonnés à l’élevage et sont à l’heure actuelle en possession d’importants troupeaux notamment d’ovins. Situation qui ne changera pas pour autant leurs conditions de vie, sinon celui de voir leurs chaumières côtoyer étroitement d’enclos où sont parqués les animaux et entourés de tas de fumier et de toutes sortes d’ordures ménagères. Il va sans dire que les alentours de ces lieux constituent d’inqiétants foyers d’épidémies. Les seuls nomades qui ont échappé à cette horrible situation sont ceux de la commune d’Ath Mansour qui ont été regroupés vers la fin des années 1970 dans une cité de regroupement avec un minimum de confort. Les autres nomades éparpillés dans d’autres localités vivent dans d’insupportables conditions. On les retrouve dans les plaines d’Oughazi et Amara dans la commune de M’chedallah, au niveau de Toghza et Choukrane sur le territoire de Chorfa, dans les oliveraies de la daïra de Tazmalt avec cependant une forte concentration à proximité d’Akbou dans la wilaya de Bejaïa où ils se sont installés le long de la RN 26. Un cas des plus lamentables qui ne semble inquiéter aucune autorité alors que la logique leur dicte (les autorités) d’obliger les chefs de famille, notamment ceux qui sont aisés sur le plan financier grâce à l’élevage, d’offrir le minimum de confort à leurs progénitures. Les pouvoirs publics doivent également aider ceux qui n’ont pas les moyens en leur réalisant les ouvrages d’utilité publique des plus indispensables tel que l’AEP, l’assainissement, et pourquoi pas l’électricité. Aussi, l’inscription de leurs enfants dans les écoles serait un impératif de même que pouvoir leur assurer des visites médicales régulières au sein de leurs taudis. Cet état de fait interpelle directement les autorités et le mouvement associatif notamment ceux qui se prétendent défendre les droits de l’enfance et la protection des malades chroniques entre autres.

Oulaid Soualah

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