L’audience reportée à samedi prochain

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« On ne peut pas menacer 500 000 travailleurs », c’est ainsi qu’a répondu la coordination intersyndicale de l’éducation à Boubekeur Benbouzid qui a, une fois de plus, recouru à la justice dans l’optique de bloquer le mouvement de débrayage de trois jours prévus dans l’éducation pour le 19,20 et 21 du mois en cours. Accompagné des autres délégués des cinq syndicats constituant la composante de la coordination, à l’exception de Osmane du Conseil national des lycées d’Alger (CLA) qui était auditionné au commissariat central. Au forum du journal Algérie Républicain animé sous le thème « situation dans l’éducation et le mouvement syndical », Ider de l’UNPEF a exprimé “son ambiguïté quant à la démarche de leur tutelle qui d’après lui, au lieu de s’engager dans un dialogue serein, elle traîne les enseignants devant les tribunaux.” Pis encore, ajoutera-t-il, “le ministère de l’Education a esté les délégués de la coordination devant le tribunal pénal pour non application de la décision de justice et atteinte aux personnes ». Un argument fortement réfuté par la coordination qui, d’après Ider, n’a jusqu’à ce jour toujours pas reçu la notification de la décision de justice faisant état de l’illégalité de la grève. Ce dernier ajoutera sur le même ton « je n’arrive plus à déchiffrer la méthode de travail de notre tutelle. D’un côté, elle pose une plainte à notre encontre au niveau pénal pour les deux jours de grève du 15 et 16 dernier et une autre pour les trois jours du 19, 20 et 21 et en même temps, elle appelle l’UNPEF de se présenter aujourd’hui pour ouverture du dialogue » et d’ajouter « mais de quoi allons nous discuter ? ». Plus virulent, ce même orateur lancera que « je suis vraiment désolé pour cette situation et de la manière dont a procédé notre tutelle. Ce qui confirme l’état de fait que les enseignants vivent dans une prison dirigée par le ministère de l’Education nationale qui a tout fait pour réformer mécaniquement le système éducatif et le jeter à la casse… ». Ce sentiment est partagé par les autres délégués des syndicats affiliés à la coordination. Le représentant de la SATEF estime que la réforme entamée dans le secteur de l’éducation est « une réforme in vitro » dans la mesure où « elle s’est faite sans l’implication des enseignants ». Pour ce qui est de la démarche entreprise par le ministère de la tutelle, ce dernier soulignera dans la foulée, que le recours à la justice ne reflète que « sa faiblesse » car, dira-t-il le département de Benbouzid « aurait pu choisir une autre voie plus ou moins civilisée ». Lui emboîtant le pas, Lamdani du CNAPEST, dénoncera les intimidations manifestées à l’égard des enseignants. Il a ainsi fait savoir que deux journées de salaires ont été défalquées. En ce qui concerne le SETE-Bejaia, son porte parole interpelle la centrale syndicale pour animer une conférence extraordinaire pour débattre des problèmes auxquels sont confrontés les travailleurs de l’éducation. En dehors du cadre de la coordination, les adhérents du SETE-Béjaia ont observé hier un arrêt de travail de 5 heures, suivi d’un rassemblement au niveau du tribunal de la wilaya en guise de solidarité avec son porte-parole convoqué hier par la justice, au même titre que les autres membres délégués de la coordination. Cette organisation syndicale a également décidé d’organiser une marche le 20 février prochain, soit le deuxième jour de la grève, vers la Maison de la culture où il est prévu d’observer un sit-in. Pour finir, il y a lieu de souligner que l’audience en référé d’heure en heure, des cinq délégués de la coordination, prévue pour l’après-midi d’hier, a été reportée à samedi prochain. Devant cet état de fait, que fera Benbouzid pour dissuader les travailleurs de son secteur en colère ? Sachant que toutes les menaces brandies par ses instances n’ont à aucun moment affaibli la « base », bien au contraire.

Wassila O. H.

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