Alerte à la tuberculose !

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Un éleveur d’Aïn El Hammam, dont une partie du cheptel est suspectée d’avoir contracté la tuberculose, lance un véritable cri de détresse. Tout son bétail a été mis en quarantaine depuis six mois. «Je ne peux vendre ni mon lait ni mes vaches, alors que je dois les nourrir et rembourser la banque auprès de laquelle j’ai contracté un emprunt par l’intermédiaire de la CNAC», nous confiera-t-il. Il nous expliquera que pour rembourser ses dettes, il doit payer trimestriellement 37 millions de centimes. Nous montrant un hangar plein de foin, il précisera qu’il l’a acquis à crédit, pour cent millions de centimes, sans compter l’aliment qu’il nous dira payer à 4 000 dinars le quintal. «Avec tout ça je dois aussi nourrir ma famille. Où vais-je trouver tout cet argent ?», se lamente-t-il. Son «malheur», comme il le dit, a commencé il y a huit mois, suite à un contrôle effectué sur ses vaches laitières par les services sanitaires. L’éleveur nous précisera qu’il vendait le lait «avec un agrément». «Bien que les analyses n’aient rien détecté d’anormal, les services de la subdivision ont déclaré malades deux bêtes qui devaient être abattues. Ce qui fut fait. Un boucher m’a acheté la viande à 200 DA le kg. Le n’ai reçu aucune compensation ni des services de l’Etat, ni de mon assurance, la CRMA, qui ne garantit pas les dommages causés par la tuberculose». Toute la famille de cet éleveur «vit dans l’angoisse de voir les autorités sanitaires ordonner l’abattage de tout le cheptel», leur «seule source de revenus». Et ce que notre interlocuteur craignait vient de commencer. Une convocation de la DSA vient de l’informer que trois autres vaches devront être abattues, sans autre forme de procès. «Pourtant, mes vaches ont toutes été vaccinées. Nous avons, ma femme et moi, consulté un phtisiologue qui a déclaré les bêtes en bonne santé». S’estimant lésé il demande «une contre expertise et le cas échéant une indemnisation». Nous avons joint le vétérinaire de la subdivision de l’agriculture de la daïra d’Ain El Hammam pour de plus amples informations. Malgré notre insistance, il s’est contenté de nous dire que sa tutelle lui «interdit de communiquer à la presse des informations confidentielles».

A.O.T.

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