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Les entreprises du bâtiment indexées

L'anarchie dans la gestion des espaces vides autour des agglomérations s'aggrave de plus en plus.

En effet, que ce soit des surfaces agricoles, terrains vagues, accotements des routes, bordures des oueds et cours d’eau, il est constaté depuis ces cinq dernières années un phénomène de déversements sauvages, anarchiques et débridés de déblais composés de terre provenant de nouvelles constructions, notamment au niveau des zones situées à la périphérie de la ville de M’chedallah, à l’est de la wilaya de Bouira. On peut imputer cet état de fait aux auto-constructeurs privés mais aussi aux entreprises et opérateurs qui interviennent sur des projets étatiques, tous secteurs confondus. D’ailleurs, ces monticules de terre en témoignent, en s’étendant à perte de vue le long du chemin communal récemment restauré qui relie la RN15 à la ville de M’chedallah via Zouzamen, bretelle qui prend naissance à proximité du pont qui enjambe Assif Iwakuren. Des déblais auxquels s’ajoutent des déchets ménagers et ceux provenant de diverses activités commerciales qui s’étendent sur environ 500 mètres de long et sur 100 mètres de large. Ces tas de détritus grignotent, pour ainsi dire, non seulement une partie de la chaussée, mais ensevelissent aussi une importante surface agricole composée d’oliveraies relevant du domaine public (EAC). On retrouve les même déblais de même nature au niveau de la ferme pilote de cette municipalité en périphérie ouest de Raffour. Pire encore, des déblais et ordures ménagères mélangés occupent, à l’heure actuelle, plus de deux hectares des terres agricoles hautement fertiles des légendaires plaines d’Oughazi. En plus de la pollution provoquée, ces amas d’immondices contribuent à l’enlaidissement de cet important centre urbain. Il convient de rappeler que cette surface, qui est de nouveau bombardée par ces déversements anarchiques, a été nettoyée il y a deux ans à peine par un investisseur actionnaire dans cette ferme. Malheureusement, la sentence proverbiale «Chassez le naturel, il revient au galop» est toujours de mise. Le déversement des détritus, reprend de plus belle après qu’une brèche eut été pratiquée sur la clôture en grillage d’où s’engouffrent camions et tracteurs agricoles pour y décharger leur saleté. Une incroyable agression de surfaces agricoles qui se pratique de jour, de manière discontinue, et qui s’étend jusqu’à la périphérie nord de Raffour sur ces mêmes terrains agricoles. Ces agissements se pratiquent au vu et au su de tout le monde et personne ne semble s’en inquiéter le moins du monde, hormis quelques riverains impuissants qui protestent du bout des lèvres sans aller plus loin et sans dénoncer cette pollution galopante auprès des autorités. Le troisième lieu ciblé par ces déversements condamnables est une parcelle de terrain sise entre la RN 05 et le lit de l’oued Assif Sahel et le nouveau marché hebdomadaire aménagé dans l’enceinte même de l’ancienne base de vie de l’entreprise chinoise en charge du tronçon de l’autoroute qui traverse les communes d’El Adjiba et Ahnif. Cela pour ne citer que les endroits agressés en toute impunité à proximité du chef-lieu de daïra. Il est à noter qu’en plus de déblais provenant des fouilles de nouvelles constructions et les déchets ménagers, on y constate aussi la présence de débris de matériaux de constructions provenant des démolitions d’anciens édifices tant étatiques que privés. Notons pour conclure que ces déblais auraient été d’une inestimable utilité s’ils avaient été déposés sur les berges d’Assif Assemadh et celle d’Achadhouk. Des berges atteignant parfois 50 mètres de profondeur façonnées par l’érosion et les crues hivernales d’Assif Sahel, dont le lit grignote les surfaces agricoles et s’approchent même dangereusement de nombreux ouvrages d’utilité publique. Des déblais qui auraient pu servir aussi de digues naturelles pour freiner l’avancée de ce lit d’oued qui atteint à l’heure actuelle une largeur dépassant les 150 mètres par endroit.

Oulaid Soualah

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