Le constat amer du Satef

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Trois semaines après la rentrée scolaire, le Syndicat Autonome des Travailleurs de l’éducation et de la Formation (Satef), (bureau de wilaya), juge que la rentrée scolaire de cette année ne déroge pas à la règle.

Dans la déclaration rendue publique le vingt et un septembre dernier et dont nous détenons une copie signée par le coordinateur M. Merzouk Hebib, ce syndicat estime que les mots ne suffisent plus pour parler des maux qui continuent à ronger le secteur de l’éducation dans cette wilaya. Les syndicalistes du Satef soulignent dans leur écrit qu’aux problèmes non résolus de l’année dernière sont venus se greffer d’autres plus sérieux les uns que les autres. Le bureau de wilaya regrette le manque total d’initiative de la direction de l’éducation quant à une concertation avec les partenaires sociaux qui peuvent grandement contribuer par leurs idées et leur expérience à régler certains problèmes, à minimiser certaines insuffisances et à dissiper des doutes et des suspicions qui prévalent au sein des différents acteurs du secteur de l’éducation au niveau de la wilaya. Pourtant, écrivent-ils, la ministre a appelé plus d’une fois les syndicalistes à des réunions de travail concernant les différents dossiers de l’heure. «Pourquoi cela n’est-il pas initié par les responsables de la direction de l’éducation ?», s’interrogent-ils. Un peu plus loin, les rédacteurs du document en question, relèvent d’innombrables incohérences de tout genre constatées sur le terrain. Pas moins de douze points ont été énumérés dans la déclaration. Ils citent la non réception de certaines structures scolaires qui ont abouti à la surcharge des classes, le déficit important en personnel dans différents établissements, la non disponibilité de certains titres de livres et le manque de certains autres, le manque de transparence dans l’établissement des affectations des nouveaux enseignants puisés dans les listes d’attente qui ont disparu mystérieusement du site de la direction de l’éducation, l’affectation du même enseignant nouvellement recruté dans deux écoles différentes en l’espace de quelques jours seulement, la difficulté ou l’incompréhension des nouveaux programmes par beaucoup d’enseignants dues à leur manque de formation et /ou au manque de formation des formateurs… Par ailleurs, ils ajoutent qu’au niveau de la direction de l’éducation, les décisions prises lors des conseils de discipline ne sont pas respectées et que les fonctionnaires trouvent une extrême difficulté à rencontrer le chef de service du personnel maintes fois absent de son bureau prétextant des réunions d’urgence. Les syndicalistes du Satef regrettent que des chefs de bureaux nommés à titre provisoire ne puissent pas faire face totalement au travail pour lequel ils sont désignés. Ils jugent inadmissible que le directeur de l’éducation refuse de signer des attestations de travail de fonctionnaires pour la validation des années de service qu’ils ont accomplies comme stagiaires ou titulaires. Merzouk Hebib et les membres de son bureau relèvent dans ce «réquisitoire» que la situation administrative de certains enseignants «oubliés» dans la promotion 2015 dans le cadre de la circulaire N°004 n’est pas régularisée. Les syndicalistes du bureau de wilaya voient que la première place obtenue par la wilaya dans tous les examens scolaires ne saurait être l’arbre qui cache la forêt car la réalité du terrain est tout autre : elle est amère. «La situation n’est guère reluisante parce que le stress et le découragement prédominent chez les travailleurs», constatent ces syndicalistes. Pour ces derniers, les difficultés multiples dans lesquelles baigne l’école constituent l’une des causes de la volonté de centaines de travailleurs de l’éducation de partir à la retraite avant l’heure. Ils affirment cela par un sondage que le syndicat a fait par rapport à ce sujet. «En conclusion, lit-on dans cette déclaration, le Satef est persuadé que la transparence, la concertation et le respect mutuel sont des facteurs fondamentaux dans toute évolution vers une école du progrès, du savoir et de l’excellence».

Amar Ouramdane

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