Perturbations au technicum de Louda

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Deux semaines se sont écoulées depuis la rentrée scolaire et les choses ne semblent pas prendre toujours place au technicum des Frères Hanouti de Louda, dans la commune de Bouzeguène. En effet, les élèves de 1 ère année secondaire de ce lycée n’ont encore vu ni professeur de français ni celui de langue arabe. C’était en questionnant les lycéens sur ce qu’ils font en dehors de l’établissement que nous avons pu comprendre la pagaille qui s’est installée au lycée. «Avec ce manque d’effectif, on n’a pas encore commencé les cours sérieusement. On a ni professeur de français ni d’arabe», dira une élève. Celui qui se hasarderait dans l’enceinte de ce lycée comprendra aisément que des classes manquent cruellement de professeurs. Il suffit de voir ces grappes de jeunes loups déambuler dans les recoins de l’établissement, le portable à la main ou les écouteurs aux oreilles, pendant que d’autres, les plus chanceux, suivent normalement leurs cours. L’on se demande comment ce manque criard d’enseignants s’affiche dans beaucoup d’établissements alors que de jeunes diplômés d’universités croupissent dans leur situation de chômeur. «Tant que des instituts de formation d’enseignants n’ouvrent pas et tant que l’école normale n’est pas réhabilitée, l’école algérienne en pâtira» fera remarquer un retraité de l’éducation offusqué par le manque d’enseignants dont lui fait part sa fille scolarisée dans ce lycée. Les élèves approchés s’accordent tous à dire que leur lycée manque de sérieux. «La moitié est en classe et nous, on est là à discuter à l’extérieur. On prolonge les vacances. J’ai dit à mes parents que je sors à 17H00», dira sans gène une lycéenne. «Les responsables de cet établissement ne mesurent certainement pas l’ampleur de ce problème et des résultats inéluctablement négatifs sur l’élève et sa scolarité. Le parent est confiant d’envoyer son enfant au lycée le croyant en classe en train de suivre son cours. Un adolescent est toujours tenté de s’exposer à la rue et à ses risques. Ça me fait mal d’apprendre la nouvelle. Où sont les autorités», déplore un père d’une jeune fille. On s’est rapproché de l’administration pour un éventuel éclaircissement malheureusement la directrice a été mutée. Celui qui l’a remplacée nous a quand même reçu et a confirmé le manque de deux professeurs mais ignore si l’académie de Tizi Ouzou est au courant de ce manque. Inquiets, les élèves et leur parents espèrent que les services concernés régleront ce problème sérieusement et ce, dans les plus bref délais.

Fatima Ameziane

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