Que d’effets d’annonce !

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Agglutinées à la majestueuse forêt de l’Akfadou, les communes constituant la daïra de Chemini vivent dans un enclavement criant en raison des faibles recettes fiscales et l’inexistence d’un tissu industriel pouvant créer des emplois.

De même, cette forêt s’érige majestueusement en un site paradisiaque qui invite le visiteur à des décors enchanteurs et envoûtants. Les atouts de la région sont légions et n’attendent qu’à être mis en valeur. Les randonneurs en quête d’oubli de leurs stress ne seront pas déçus en visitant cette chaîne de montagnes. Dans ces paysages de verdure à perte de vue, ces villages anciens, ces sites historiques auréolés de mille et un contes, ces eaux cristallines et ses lacs magiques, les amoureux de Dame Nature seront invités à caresser les nuées et embrasser les brumes des pics de montagne. Cette région regorge de sites touristiques d’exception, de paysages indomptés, d’endroits coins pittoresques pour se ressourcer et d’un potentiel extraordinaire en termes de ressources naturelles. Par ailleurs, l’annonce faite par les autorités locales quant à la promotion de la zone de montagne, notamment après la visite de l’ex-wali, A.H.Touhami, le 5 décembre 2013, des décisions et des orientations visant à insuffler une nouvelle dynamique pour l’ensemble de la région ont été prises. Au même titre, les responsables locaux tenaient vaille que vaille à faire du tourisme vert leur cheval de bataille. L’armada de responsables des différentes institutions de l’État ayant pris part à la réunion de concertation qui s’est tenue au siège de la daïra de Chemini en décembre 2013, en l’occurrence les Présidents d’APC de (Chemini, Souk-Oufella, Tibane et Akfadou), directeur de la pêche de Béjaia, DJS, directeur de l’environnement par intérim, DAS, conservateur des forêts de Béjaia, Présidente de la ligue de wilaya des sports mécaniques…avait l’allure d’un véritable plan Marshall ayant pour point nodal la promotion de la zone de montagne de l’Akfadou. Malheureusement, tous les espoirs escomptés sur ce projet se sont avérés des effets d’annonce, car aucune suite n’a été réservée au dit projet. L’intercommunalité et le partage d’une vision commune et solidaire n’a pas tardé à se dégonfler comme un ballon de baudruche. De prime abord, cette initiative est plus que judicieuse à condition, bien entendu, qu’elle aboutisse à des résultats concrets et non à des discours et à des ambitions littéraires comme il a été constaté deux ans après. Il est ainsi grand temps pour toutes les parties concernées de s’investir et de prendre des mesures audacieuses allant dans le sens de la promotion du tourisme rural, dans la mesure où la région est bien placée pour attirer un grand nombre de visiteurs intéressés par l’écotourisme, l’aventure, les voyages éducatifs et les sports de montagne, dont l’alpinisme, le ski, les randonnées, le parapente…Les professionnels ainsi que les autorités doivent se rendre à l’évidence que seul le terrain peut en juger de la crédibilité et de la volonté politique pour mener à bon port ledit projet. La kyrielle de projets à inscrire dans divers programmes de développement, arrêtés par les différents responsables présents à ladite réunion, n’a à ce jour pas vu aucune concrétisation. Parmi les projets annoncés à grandes pompes, l’aménagement d’un parc de détente et de loisirs au lieudit Tailaline RTA ainsi qu’à Aguelmim kiker, réalisation de boulodromes, aménagement d’une aire de stationnement, réalisation d’une piste de ski, aménagement des principaux lacs naturels (Aguelmim kiker, le lac noir, Lahouidah et Ourafal), création d’un éco-musée, création d’un parc d’attractions et d’un parc animalier à Akfadou…un projet si ambitieux auquel la population locale a émis certaines réserves quant à la mise en œuvre desdits projets, d’autant plus que les promesses non tenues sont monnaies courantes. Effectivement, tout le charivari ayant entouré le projet en question est presque tombé à l’eau. «Le travail de marketing touristique est impératif pour accompagner l’ensemble de l’opération, mais en aucun cas, il ne doit s’arcbouter sur des parlottes sans aucune suite», déclare, Samir, universitaire. Le poumon de la Kabylie comme l’appellent certains spécialistes en la matière est plus que significatif quant à l’importance que revêt ce réservoir faunique et floristique. Une superficie dépassant les 16 000 hectares, dont plusieurs espèces animales sont recensées ainsi qu’une foultitude de plantes. La forêt de l’Akfadou représente 18% de la chênaie caducifoliée algérienne, ce qui la distingue des autres massifs forestiers par sa structure et sa diversité floristique. Patrimoine naturel exceptionnel de par sa diversité l’Akfadou est un espace pour tourisme vert, avec un bol d’air, d’oxygène avec des centaines d’espèces de faune et de flore. Certaines d’entre elles, qui sont aujourd’hui fortement menacées, y trouvent refuge et protection. Les différents responsables s’accordent et convergent vers la désidérabilité de sauvegarder ce patrimoine forestier des pressions anthropiques pour les générations présentes et futures. À voir les paysages et la richesse touristiques de cette région, on se demande pourquoi l’oubli qui l’a frappée a autant duré. Montagne, forêt, artisanat, villages mythiques…le tourisme en Kabylie, il y en a pour tous les goûts et surtout pour toutes les bourses. Cette chaine montagneuse qui s’étendent sur le territoire de la daïra de Chemini est très favorable au développement du tourisme de montagne avec toutes les activités qui pourraient être pratiquées à leur niveau, selon les saisons, comme les sports d’hiver, l’écotourisme, la chasse touristique, des recherches scientifiques… Sur un autre registre, cette montagne constitue indéniablement un écosystème botanique, faunistique et climatique, qui lui procure une grande valeur et suscite même des réflexions scientifiques.

Bachir Djaider

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