Les déboires des inadaptés mentaux

Partager

Les autorités ne lésinent sur aucun moyen pour être présentes aux différentes manifestations organisées à l’occasion de la Journée, tant nationale qu’internationale, des handicapés.

Mais, apparemment, ce soutien moral n’est valable que le temps de la fête quant au soutien matériel ou financier, il semble absent. C’est du moins ce que le commun des mortels peut déduire en s’informant sur la situation des handicapés. L’association de défense, éducation, formation et insertion des inadaptés mentaux d’Aokas (DEFI), qui gère deux centres à Aokas et Taskriout, est sur le point de fermer celui de Taskriout faute d’assistance. Mustapha Brahmi, président de l’association DEFI, tout en essayant de ménager les autorités malgré leur «désengagement presque total», dira, «tout ne marche pas comme il se doit malgré la bonne volonté des bénévoles du bureau de l’association et de l’encadrement des deux centres». Suite à une expertise, datant de juin de l’année dernière, le constat a été fait quant à la vétusté du centre, lequel devait, par conséquent, être fermé pour des raisons de sécurité. Se basant sur ledit rapport, le président de l’association a saisi les mairies avoisinantes, le chef de daïra de Kherrata, le président de l’APW et le wali pour une affectation d’une structure de remplacement temporaire. Il y a eu un semblant de réponse de la part de l’APC de Souk El Tenine pour une mise à disposition de salles de classe d’une école fermée et dont une salle a été déjà mise à la disposition de l’association des autistes de la région. Mais il reviendra sur sa décision, quelques jours plus tard, en invoquant une circulaire du wali imposant la réouverture de toutes les écoles fermées même celles fréquentées que par une dizaine d’élèves. Face à ce dilemme, le président de l’association DEFI adressera une demande d’assistance au directeur de l’action sociale de la wilaya de Bejaia. D’ailleurs, il débutera sa missive par une phrase qui en dit long sur la situation à laquelle est confrontée son association. «C’est avec un sentiment de désespoir mêlé de tristesse que je vous demande de prendre en considération le problème épineux posé par la fermeture du CCP de Taskriout qui, bien plus, va conditionner l’avenir de l’association DEFI». Cette phrase, à elle seule, résume la situation catastrophique à laquelle commencent à faire face les inadaptés mentaux de la région Est de la wilaya qui sont, majoritairement, inscrits au niveau de ces deux centres. Il semblerait que le directeur de l’action sociale a été sensible au SOS lancé par l’association et qu’il aurait saisi son homologue de l’éducation pour avoir l’autorisation d’utilisation des salles de classe de l’école de Souk El Tenine mais sans suite jusqu’à présent. Mais en tant que structure, ne relève-t-elle pas de la mairie? C’est plutôt au maire de libérer cette école au profit de l’association si le wali ne voit pas d’inconvénient à la fermeture des écoles qui manquent d’élèves. Mr. Brahmi avait insisté sur le caractère temporaire de l’utilisation de la structure de remplacement. Il précise que, «des promesses ont été faites à l’association de reconstruire le centre de Taskriout. Il suffit d’avoir l’autorisation de démolition et le permis de construire pour que les travaux soient engagés par quelques âmes charitables». Outre le centre de Taskriout qui risque d’être fermé à tout moment, l’association DEFI est confrontée à un autre problème financier occasionné par la politique de l’austérité du gouvernement. Même les handicapés n’y échappent pas. En effet, ayant signé en avril de l’année dernière, une convention avec l’Agence de Développement Social pour la réalisation d’ateliers pédagogiques pour l’élevage de poules pondeuses et lapins pour un montant de 4 millions de dinars, l’association a versé ses 10 %, soit 40 millions de centimes, mais hélas la subvention a été bloquée par le ministère. Donc, non seulement, l’association n’a pas perçu l’enveloppe promise mais elle voit également son apport financier bloqué.

A Gana

Partager