«Le phénomène de la violence s’est accentué avec la décennie noire», a affirmé le président de l’association des enfants de Moudjahidine, M. Mouloudj Rabah. Une rencontre a eu lieu dans la petite salle du théâtre de la Maison de la culture Mouloud Mammeri, le 1er octobre 2016, en présence de plusieurs associations, des représentants de la DAS, de la DJS, de la sûreté de wilaya, de la Gendarmerie nationale, des juristes, des psychologues, entre autres, qui ont voulu marquer leur présence tout en animant des conférences autour de ce thème de la violence. Le thème sied à merveille à la conjoncture actuelle et les animateurs n’ont pas lésiné sur les mots tranchants pour sensibiliser et mobiliser les citoyens autour de ce thème. Au cours de son intervention, le président de l’association des enfants de Moudjahidine n’a pas hésité à toucher du doigt les causes de la violence et d’énumérer quelques exemples qui méritent d’être méditer : «l’éducation familiale en est la première cause. Si chaque enfant n’est pas éduqué au sein de sa famille, comment se comportera-t-il dehors avec son entourage ?» Cette question, à elle seule, mérite plus d’attention et de méditation. La violence dans les stades a été également citée avec un grand regret et les présents s’en désolent mais n’arrivent pas à l’endiguer. «Ce que nous voyons dans les stades est inadmissible et les matchs ont perdu de leur valeur, leur charme, leur intensité et l’envie d’y aller au stade a complètement disparu», dira un intervenant. M. Mezza Nacer, psychologue (universitaire- Université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou), a traité le volet «Environnement». Selon le conférencier, «les cités qui se construisent ici et là ne se sont pas suivies de commodités». Elles deviennent des cités dortoirs. Les espaces prévus pour les jeux et autres loisirs sont squattés par des entrepreneurs/ citoyens pour tout autre construction non conforme aux lieux et au plan. Le conférencier cite aussi les éléments qui ne doivent pas échapper aux parents responsables et conscients des dangers qui guettent leurs enfants. Il s’agit «de la TV, de l’Internet et des jeux électroniques. L’enfant est face à ces dangers et sans aucune surveillance des parents», soulignera-t-il. La sûreté de wilaya, représentée par T. D, qui avec la Gendarmerie nationale, ont à tour de rôle mis en exergue les causes de ce phénomène de la violence. «Les causes sont multiples et les parents en sont les premiers responsables car ils sont, pour la plupart démissionnaires devant leurs enfants», notent-ils. Ces deux institutions ont le souci de la protection des citoyens, notamment de l’enfant encore mineur. La juriste a insisté sur l’application de la loi, puisqu’elle existe. En conclusion, l’association des enfants des Moudjahidine sillonnera 21 daïras, où elle organisera de semblables réunions afin de sensibiliser les citoyens sur ce terrible fléau social qui est «la violence sous toutes ses formes».
M. A. Tadjer