Les autorités britanniques ne sont pas près d’extrader Abdelmoumène Khalifa. C’est ce qu’a laissé entendre Jack Straw, le ministre britannique des Affaires étrangères, qui a animé un point de presse conjointement avec son homologue algérien, Mohamed Bedjaoui, jeudi dernier à l’hôtel El Djazaïr d’Alger. « Nous comprenons le souci des autorités algériennes concernant cette personne. Mais je dois signaler que cette affaire ne dépend pas de la signature du traité d’extradition que nous signerons ensemble », a simplement répondu Jack Straw à une question relative à l’affaire de l’homme d’affaire algérien réfugié à Londres depuis 2003, contre lequel les autorités judiciaires algériennes ont lancé un mandat d’arrêt international en 2004. Le patron du Foreign Office, le ministère britannique des affaires Etrangères, s’est attardé, lors de son passage devant la presse, sur la perspective des relations entre les deux pays. Straw, qui a été reçu par le président de la République durant deux heures et demie, a indiqué qu’il avait discuté avec Abdelaziz Bouteflika et Mohamed Bedjaoui de « la possibilité de l’amélioration des relations commerciales (…) et de l’amélioration du volume des investissements » britanniques dans notre pays. Le volet qui a pris la part belle des discussions entre le ministre britannique et ses interlocuteurs algériens c’est incontestablement le secteur judiciaire. C’est ainsi que les deux pays vont signer, prochainement, un traité d’extradition. Ce dernier concernerait les éléments accusés d’actes terroristes ou activant dans les réseaux islamistes en Angleterre. Jack Straw a indiqué, dans ce sens, qu’une délégation de juges algériens va se rendre la semaine prochaine à Londres pour discuter de la coopération dans le domaine juridique. Le ministre britannique, qui n’a pas donné beaucoup de précisions, s’est contenté d’avancer que les entretiens sur ce volet des extraditions « ont enregistré des avancées considérables ». Autrement dit, la signature du contrat entre les deux pays n’est qu’une question de jours, d’autant plus que la vision de Londres sur la menace terroriste a radicalement changé depuis les attentats de juillet dernier. L’autre annonce importante faite par le ministre des Affaires étrangères de la Grande Bretagne et de l’Irlande du Nord est celle relative à la coopération consulaire. Il a indiqué que son pays étudie la possibilité de la réouverture, prochaine, de British Consul, c’est-à-dire du Centre culturel britannique, à l’image du CCF français. En somme, Jack Straw, pour qui sa visite à Alger est une première, n’est pas venu les mains vides. Il est à noter, en fin, qu’avant de quitter l’Algérie, le ministre anglais s’est rendu à la Grande mosquée d’Alger pour probablement témoigner de son respect envers les musulmans.
Ali Boukhlef