Le P/APW FFS de Tizi-Ouzou, M. Klalèche Mohamed, évoque le regretté Rabah Aïssat et le concours du village le plus propre de la wilaya qui porte le nom du défunt.
La Dépêche de Kabylie : Vous avez connu l’ex-P/APW, comment était-il ?
M. Klalèche Mohamed : Ce n’est pas facile de parler d’un militant de la trempe de Dda Rabah. Il était sage, rassembleur et n’épargnait aucun effort pour être au service du citoyen. Il voulait construire du solide et développer notre wilaya. Je me souviens que dans l’après-midi de la journée même de son assassinat on était ensemble à Sidi Ali Moussa, où on avait animé un meeting. Dans la soirée, la mauvaise nouvelle nous est parvenue tel un couperet. J’étais le plus jeune maire d’Algérie à l’époque, et M. Aïssat m’a été d’un grand apport et ses conseils m’ont été bénéfiques et utiles pour bien gérer ma municipalité.
Aujourd’hui, un colloque lui sera consacré. Un mot sur cette rencontre ?
Absolument, aujourd’hui, il sera question d’un colloque qui lui sera consacré. Cela pour éviter l’oubli et rendre à césar ce qui lui appartient. Un grand homme de cette classe ne doit pas être oublié. Il a beaucoup donné c’est notre devoir de lui rendre un vibrant hommage en reconnaissance à son grand apport. Demain (ndlr aujourd’hui), tous ceux et toutes celles qui l’ont connu, qui ont travaillé avec lui et ses plus proches amis parleront de lui. Dda Rabah était un modèle d’engagement et de propreté. Il faut que les jeunes d’aujourd’hui le sachent et s’imprègnent de ses valeurs.
Il est aussi question de la remise des prix aux lauréats du Concours du village le plus propre initié justement par Rabah Aïssat…
Oui, en effet, la matinée sera consacrée au colloque et dans l’après-midi, il est prévu la remise des prix aux lauréats du Concours du village le plus propre. Ils seront 6 villages à décrocher des prix allant de 3 à 8 millions de dinars. C’est un concours que notre assemblée organise depuis 2007. Nous en sommes à la 5e édition, puisque le concours a connu une interruption lors du mandat précédent.
Est-ce que vous avez quelques noms de villages qui peuvent émerger du lot ?
Non, pas du tout. Je sais une chose, c’est que 73 villages ont participé aux concours. Je sais aussi que la commission concernée a visité tous ces villages et que chaque membre a rempli une fiche de notation en toute discrétion. Les enveloppes contenant les fiches ont été mises sous scellés et transmises à un huissier de justice qui établira le classement. J’apprendrai les résultats demain comme tout le monde, lors de l’annonce des résultats par l’huissier de justice. Je peux vous dire sans risque de me tromper que seul l’huissier connaît les noms des villages lauréats. J’espère que les meilleurs gagneront.
Quels sont alors les objectifs attendus de ce concours ?
Comme tout le monde le sait, notre wilaya est malheureusement sale. Les décharges publiques foisonnent, les abords des routes sont jonchés de détritus, de cannettes, de sachets noirs, d’objets hétéroclites… Bref, le constat est connu et il n’est pas reluisant. Notre assemblée, à travers ce concours, essaie d’améliorer la situation et de contribuer à faire retrouver à notre wilaya son label de propreté. Le concours a le mérite de créer une compétition loyale entre les villages pour le nettoyage de l’environnement. Aujourd’hui, grâce au concours, les comités de villages et les citoyens se mobilisent à travers des volontariats pour nettoyer leur quartier, leur village et pour protéger l’environnement. En 2007, 39 villages ont participé au concours. À présent, le nombre a doublé. Nous voulons que tous les villages participent d’autant plus que la procédure est simplifiée à sa plus simple formalité : émettre le veux de participer et remplir la fiche. Nous appelons l’ensemble des villages à s’inscrire à ce concours, car il n’y a rien à perdre mais tout à gagner. C’est uniquement de cette manière que notre wilaya retrouvera son lustre de propreté.
Votre dernier mot monsieur le président…
Nous appelons l’ensemble de la population à plus de civisme et à se mobiliser pour protéger l’environnement, car si on ne le fait pas par nous-mêmes, personne ne le fera. Nous avons vu les assises sur l’environnement organisées par la wilaya, elles n’ont rien donné et n’ont pas pu venir à bout des dégradations que subit la nature. Nous appelons aussi les responsables concernés à doter les assemblées locales de moyens adéquats pour généraliser la collecte des ordures ménagères. Nous les appelons aussi à réaliser plus de décharges contrôlées, d’incinérateurs et de CET pour préserver l’environnement et par la même occasion, préserver la santé des hommes et des femmes. Merci à votre quotidien de nous ouvrir ses colonnes pour nous adresser à ses lecteurs.
Entretien réalisé par H. T.

