Quand Feraoun parle de Feraoun…

Partager

Ali Feraoun, le fils du grand écrivain Mouloud Feraoun, était l’invité du café littéraire de Bouzeguène, organisé par l’association culturelle locale Tiwinin, samedi dernier en après-midi, au centre culturel Ferrat Ramdane.

La conférence-débat tournait autour du livre «Mouloud Feraoun, un écrivain engagé» de José Lenzini (né à Sétif en 1943), professeur de journalisme à Montpelier, paru en 2015 aux éditions CASBAH, qu’a préfacé Ali Feraoun, cette œuvre est une biographie de Feraoun le père. La grande salle du centre culturelle était pleine de jeunes étudiants, instituteurs, de vieux et de vieilles qui n’ont pu rater l’aubaine de faire la rencontre d’Ali venu avec son fils Ader.

Après sa première visite en 2004, le fils de Fouroulou en est à sa deuxième à Bouzeguène. Cependant, la conférence a été entamée par une pensée à Katab Yacine, qui a tant donné pour la littérature algérienne et sa considérable participation au combat identitaire de la langue amazighe. Ensuite le conférencier a raconté sa rencontre avec José Lenzini. «En 2011, je voulais préparer le centenaire de mon père (1913 – 2013), ce qui ma mené en 2012, à créer la fondation Mouloud Feraoun, et le hasard a voulu que José Lenzini me contacte disant qu’il voulait rédiger la biographie de mon père. On s’est donc vu une dizaine de fois à Alger. J’ai pu constater que c’est quelqu’un qui connaissait bien la culture de l’Algérie. Il n’est pas étonnant qu’il soit professeur à l’université de journalisme. En décembre 2012, il m’a envoyé le manuscrit et on a rectifié quelques détails. Le 17 mai 2013, l’auteur m’a appelé pour me dire que le livre a été publié aux éditions actes sud en France».

L’invité du café littéraire juge que la biographie du journaliste José Lenzini est la meilleure en comparaison à celles faites par les Algériens. Ces dernières se caractérisaient par des inexactitudes et des contre-vérités, tandis que celle de «Mouloud Ferraoun, un écrivain engagé» s’est soigneusement basée sur Feraoun. Dans tous ses écrits Feraoun a montré que le colonialisme français était des plus sauvages et féroces. La révolution qui a été menés par les Algériens paraît, aujourd’hui, la plus glorieuse qu’a connue l’humanité et grâce à cette guerre et résistance, plusieurs pays ont été vers la suite libérés. «Si l’auteur Lenzini était l’élève de mon père, il lui aurait mis la mention bon travail et bien ordonné. Il a su raconter la vie détaillée de Feraoun non d’après ce qu’il a lu uniquement mais aussi par une enquête qui a consisté à nous interviewer, nous ses enfants un par un», raconte Ali Feraoun. «Je suis le biographe de Camus, mais je pense que Feraoun et Camus n’ont jamais été amis parce que, Feraoun a toujours espéré une Algérie indépendante tandis que Camus a toujours pensé et respecté l’Algérie française, tout en pensant qu’elle le restera à jamais», a pensé le journaliste d’après les propos d’Ali. Fouroulou était au centre du combat, homme de culture et de littérature, le 17 octobre 1957, il a montré au monde entier que l’Algérie est indivisible et unie. 3 mois après il y a eu le cessez le feu. Il perd son père en 1958 alors qu’il était directeur d’école à Alger, et de retour à la maison, il passa par l’école de Taourirth Moussa qu’il avait quittée en 1952, et où il exerçait comme instituteur. A sa surprise, ses écritures étaient toujours sauvegardées sur le tableau par ses collègues. A la fin de sa présentation, un débat a été enclenché avec l’assistance. Les intervenants lui ont demandé pourquoi les livres de Feraoun n’étaient plus disponibles pendant les années 80. D’autres questions aussi ont fusé : Quelqu’un a-t-il un jour pensé à réaliser un film documentaire sur le grand écrivain ? Y aura-t-il une adaptation de l’un de ses livres au cinéma ? La question de la religion de Mouloud était aussi à l’ordre du jour. Ali Feraoun a répondu que «la fondation Feraoun a créé une société cinématographique pour la réalisation du film qui a débuté en 1998, inspiré du journal de Feraoun. Concernant la religion, il a répondu que son père faisait le Ramadhan et encourageait ses enfants à le faire. L’invité de Bouzeguène a annoncé que malgré le refus des éditions le Seuil à publier l’œuvre «l’anniversaire», il le sera quand-même dans les prochains jours en France et en Algérie s’ajoutant ainsi à la bibliothèque du grand écrivain algérien d’expression française, Mouloud Feraoun, né le 08 mars 1913, à Tizi Hibel, a été abattu le 15 mars 1962, à Alger, 4 jours après la signature des accords d’Evian . Ali Feraoun a fait sa vente dédicace après avoir reçu un tableau d’honneur en guise de remerciement pour sa participation à la dynamique culturelle à Bouzeguène.

Fatima Ameziane.

Partager