La grève à laquelle a appelé l’intersyndicale est massivement suivie dans le secteur de l’éducation. Plus de 95% du personnel des établissements scolaires au niveau de la wilaya de Tizi-Ouzou ont répondu à l’appel de leurs syndicats respectifs, à savoir le CNAPESTE- UNPEF- SNAPEST- SNAPEP- SATEF et le CELA. «95% des établissements scolaires sont paralysés. La grève a été massivement suivie dans toute la wilaya de Tizi-Ouzou», se félicite le coordinateur du l’Union nationale du personnel de l’éducation et de la formation (UNPEF), Aït Gherbi Larbi. D’après ce syndicaliste, les travailleurs du secteur de l’éducation ont répondu favorablement au mot d’ordre de la grève, parce que les revendications sont «légitimes». Dans une déclaration commune datant du 15 octobre dernier, ces syndicats revendiquent le maintien de la retraite proportionnelle et sans condition d’âge, l’association de ces syndicats au projet de révision du Code du travail, ainsi que la protection du pouvoir d’achat de tous les travailleurs. Ces entités syndicales ont appelé à une grève cyclique de deux jours, hier et aujourd’hui, renouvelable les 24 et 25 de ce même mois d’octobre. Pour le coordinateur du SATEF (Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation), Merzouk Habib, le débrayage est une réussite totale au niveau de la wilaya de Tizi-Ouzou où le taux de suivi dépasserait les 90%. Invités à des rencontres avec le ministère de l’Education et le ministère du Travail, ces syndicats ont boycotté la dernière réunion, arguant que «Ces ministères n’ont pas de pouvoirs décisionnels, ce n’est pas de leur ressort. Nous avons besoin de décisions et non pas d’arguments. Ce sont les prérogatives du gouvernement», ajoutera ce responsable syndical. Par ailleurs, ces syndicats se disent disponibles «à discuter et à négocier avec des parties susceptibles de prendre des décisions par rapport à nos revendications contenues dans le préavis de grève».
Peu d’écho dans les administrations publiques
Contrairement aux fonctionnaires de l’éducation nationale qui ont répondu massivement à l’appel de grève des syndicats, ceux des administrations publiques n’ont pas suivi. En effet, une virée dans plusieurs institutions publiques nous a permis de faire ce constat. Que ce soit à Algérie Poste, Algérie Télécom, la daïra de Tizi-Ouzou ou les mairies, à travers la wilaya, l’activité était ordinaire. Les citoyens étaient nombreux dans ces établissements et le service a été assuré comme d’habitude. Les quelques fonctionnaires interrogés sur la question se sont dits pas concernés par le mouvement de grève. Il est à noter qu’aucune affiche d’annonce ni aucune banderole de soutien à la grève n’étaient visibles. Au CHU Nedir Mohamed en revanche, la grève a bel et bien eu lieu dans certains services, sans pour autant paralyser l’activité dans cet établissement où les citoyens ont été pris en charge d’une manière ordinaire.
H. Moula et K. Hadoum
